En attendant son quarantième anniversaire, le doyen hexagonal des festivals de films de femmes fêtera sa 39e édition du 10 au 19 mars entre la Maison des arts de Créteil et la Lucarne – MJC Mont-Mesly. Pour autant, l’événement ne s’est pas mis à la diète en prévision du quarantenaire. En témoigne le copieux programme des festivités qui, en plus des traditionnelles compétitions « fiction » (huit films), « documentaire » (neuf films), et « court-métrage » (seize films), regroupant des films pour la plupart inédits en France, consacrera cette année des rétrospectives à trois pionnières : Danielle Darrieux, dont la grâce régna sans partage de l’entre-deux guerres à l’éclosion de l’astre Bardot ; Yannick Bellon, éclipsée elle aussi par la génération de la Nouvelle Vague, mais auteure d’une œuvre rare et méconnue ; et enfin Dorothy Arzner, cinéaste de l’âge d’or hollywoodien dont le public pourra découvrir les films en version restaurée, en marge du mini scandale qui agite la cinéphilie sur les réseaux sociaux depuis la publication par la Cinémathèque Française (partenaire de cette rétrospective) d’un texte de présentation que certains jugent dédaigneux. Sans nécessairement prendre part à un débat que l’on serait en droit de trouver tatillon – la grande majorité des personnes y prenant part, d’un côté comme de l’autre des accusations de machisme, n’ayant vu aucun des films de la cinéaste –, c’est l’occasion unique de se faire une idée de la valeur d’une œuvre invisible autrement, et de constater qu’en dépit de son caractère excentré, le festival cristolien de films de femmes sait faire de ses choix de vrais petits événements de cinéma. N’est-ce pas aussi ce que l’on attend d’un festival ?