Sélectionné à Cannes en 2006, censé sortir en janvier 2007 mais retardé par un imbroglio impliquant le diffuseur Arte et le distributeur Équation, En avant, jeunesse de Pedro Costa sort enfin en salles. On ne sait trop si de mauvaises volontés ont sciemment causé cet inquiétant sursis ; portons donc plainte contre X. Voilà un film aussi puissant que fragile : inutile de se cacher qu’en raison de l’exigence qui préside à son esthétique, ce ne sera pas le succès de l’année. C’est bien dommage. Il ne suffit certes pas de décréter sur un ton péremptoire que c’est un choc magnifique. On a pourtant envie d’y insister : affirmons donc haut et fort qu’En avant, jeunesse est admirable et qu’il s’agira sans conteste du plus grand film de l’année ! En attendant l’édition par Capricci d’un livre-DVD Dans la chambre de Vanda et, dès la semaine prochaine, un avis mitigé sur le film collectif L’État du monde auquel Costa a contribué, une critique d’En avant, jeunesse, un dossier consacré à l’œuvre du cinéaste et un long entretien accordé par ce dernier tenteront cette semaine de légitimer cette déclaration enflammée…