Comme l’an dernier à la même période, « Kinopolska », dont c’est déjà la 9e édition, remet le couvert au Balzac. L’occasion pour les amateurs de cinéma polonais, de pommes, de vodka (elle y coule à flot) et de cinéma tout court, de venir tâter le pouls d’une production certes méconnue, mais loin d’être insignifiante pour autant. Au programme : six longs-métrages inédits en France, dont The Lure, ovni fantastique et musical primé à Sundance, The Last Family, portrait fantaisiste d’un surréaliste récompensé par un prix d’interprétation à Locarno, et United States of Love, récit d’émancipation féminine dans la Pologne 90’s, récipiendaire de l’Ours d’argent du festival de Berlin. Preuve s’il en fallait que le cinéma polonais, suspecté à tort d’être timoré, ne se résume pas à Andrzej Wajda et au Décalogue de Kieslowski. Deux têtes de gondoles que nous aurons, cela dit, le grand plaisir de retrouver dans la sélection « Visions urbaines : Les classiques du cinéma polonais », qui met à l’honneur cinq longs-métrages de fiction des années de plomb, ainsi que sept courts-métrages documentaires. Sans oublier deux sélections de courts métrages contemporains, l’une de « Polish Wave », initiative de la Fondation Ad Arte soucieuse de promouvoir la jeune création locale, l’autre du groupe de « Visegrad », élargissant le périmètre aux voisins hongrois, tchèques et slovaques. Enfin, cerise sur le gâteau, à noter le focus dont fait l’objet Janusz Majewski, cinéaste invité dont le dernier film (The Eccentrics, the Sunny Side of the Street, 2015), programmé en ouverture, promet de placer cette nouvelle édition sous les meilleurs auspices.