Love, Saw 3D, La Vie d’Adèle et, désormais, Antichrist ont tous pour point commun d’avoir perdu leur visa d’exploitation. Pour le film de Lars Von Trier, la décision de la cour administrative de Paris est tombée aujourd’hui : son visa d’exploitation est annulé pour cause « de scènes de très grandes violence » et de « scènes de sexe non simulées ».
Sorti en 2009, Antichrist était jusqu’à présent interdit aux moins de 16 ans. Ce thriller raconte l’histoire d’un couple hanté par la mort de leur enfant. Ils se retirent dans la forêt pour tenter de faire leur deuil et sauver leur mariage, mais tout ne se passe pas comme prévu. La femme est interprétée par Charlotte Gainsbourg qui a reçu le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes la même année.
La cour administrative explique sa décision en raison de scènes présentant « un degré de représentation de la violence et de la sexualité qui exige, au regard des dispositions réglementaires applicables, une interdiction de ce film à tous les mineurs ».
Le visa du film avait déjà été annulé deux fois pour vice de forme par le Conseil d’État, en 2009 et 2012, mais, à chaque fois, le ministère de la culture l’avait de nouveau accordé.
De ce fait, la ministre de la Culture « a commis une erreur d’appréciation en se bornant à interdire sa diffusion aux seuls mineurs de moins de seize ans », précise la cour.
Conséquences : le film Antichrist ne sera plus disponible en France. Interdiction d’être diffusé sur tous les supports (télé, DVD).
Dans ce dossier, l’association Promouvoir a obtenu gain de cause. Elle avait déjà saisi la justice en décembre 2015 pour réexaminer l’interdiction aux moins de 12 ans de La Vie d’Adèle (Palme d’Or 2014).