Il fut l’un des grands noms du cinéma d’art et essai en fondant le circuit des salles Action à Paris, Jean-Marie Rodon s’est éteint vendredi à l’âge de 78 ans.
« Il a consacré sa vie entière au cinéma, œuvrait depuis cinquante ans à défendre les films de répertoire, américain essentiellement mais aussi japonais et italien », ce sont les mots d’Élise Girard, réalisatrice et attachée de presse des cinémas Action.
Pour les amoureux du cinéma, Jean-Marie Rodon était bien plus qu’un exploitant de salles. Né le 28 août 1938, ce Grenoblois entreprit des études de sciences politiques avant de devenir responsable d’une banque à Paris. C’est là qu’il rencontre son associé, Jean-Max Causse, avec qu’il développera et cultivera sa passion du cinéma.
Leurs premières salles ouvrent en 1966 avec l’Action Lafayette, puis l’Action République. Suivront le Christine Bis, puis l’Action Christine, le Grand Action et l’Action écoles. Ils choisissent de faire découvrir, ou redécouvrir, le cinéma hollywoodien de John Ford à Ernst Lubitsch, du film noir au western, de Cary Grant à Rita Hayworth ou encore de Marlene Dietrich à Marilyn Monroe. L’un de leur plus grands succès fut la reprise, en 1985, de The Shop Around the Corner (Rendez-vous) d’Ernst Lubitsch qui restera à l’affiche pendant toute une année.
Les cinémas Action ont permis de lancer de jeunes cinéastes tels que Jim Jarmusch, Serge Bozon, Damien Odoul ou Gaspar Noé.
« Jean-Marie Rodon était un humaniste, un pédagogue qui voulait éduquer le public, en lui faisant découvrir inlassablement les œuvres de ceux qu’il admirait (…) C’est toute une vie de cinéma qui s’est éteinte vendredi » a conclu Élise Girard.