Le mur de Berlin est tombé il y a presque vingt-cinq ans… et pourtant, les nouvelles vagues cinématographiques n’ont pas toujours eu la diffusion qu’elles méritaient. L’est de l’Europe a ainsi, à partir des années 1960, lui aussi opéré ses petites révolutions cinématographiques. L’une des représentantes de ce renouveau artistique en Tchécoslovaquie (aujourd’hui République tchèque et Slovaquie), Vera Chytilova, est morte.
Plus avant-gardiste et tentée par le cinéma expérimental que son compatriote Jiri Menzel (Trains étroitement surveillés, Moi qui ai servi le roi d’Angleterre), Vera Chytilova est surtout reconnue à l’ouest pour sa fresque libre et explosée de la jeunesse dans Les Petites Marguerites.
Né en 1929, Vera Chytilova fut une touche-à-tout : après des études courtes de philosophie et d’architecture, elle devient mannequin avant de se rapprocher du monde visuel en tant que photographe. Son premier film, O Něčem Jiném (Quelque chose de différent) sort en 1963. Mais c’est avec Les Petites Marguerites qu’elle obtient une visibilité internationale.
Après ce film et quelques déboires avec les comités de censure soviétiques qui ont coupé Les Petites Marguerites, il devient de plus en plus difficile pour la cinéaste de trouver du travail. C’est dans la deuxième moitié des années 1970 que Vera Chytilova retrouve le chemin des studios et des tournages grâce à la relative libéralisation du pays de la Charte 77 : de The Apple Game (1976) à Pleasant Moments (2006), elle a continué à explorer ses références (Pop Art, Nouvelle Vague française) tout en poursuivant sa quête d’expérimentation.
La plupart de ses créations ne sont jamais sorties en France et ne bénéficient pas non plus de sorties DVD… il serait temps d’y songer.