Un festival de courts métrages à Paris, en plein air de surcroît, est une initiative assez rare pour être saluée. Surtout quand la sélection des précédentes éditions, pertinente et sans concession à la facilité, laisse augurer de belles découvertes. Rendez-vous aux Buttes-Chaumont pour savoir à quoi ressemblera le cinéma de demain.
Jeudi 17 août, soirée d’ouverture de la cinquième édition du Festival Silhouette de courts métrages en plein air. L’orage, la pluie battante et la péniche qui tangue n’ont pas découragé les invités et les dizaines de curieux. La projection a été annulée ? Qu’à cela ne tienne, les organisateurs, tous bénévoles, n’en défendront qu’avec plus d’ardeur leur aventure. Il faut dire que l’expérience parle pour eux. Commencée en 2002 avec peu de moyens, trois membres et beaucoup de motivation, Silhouette a très vite justifié son existence et l’originalité de son concept. Et si le public est toujours au rendez-vous, c’est bien que la qualité l’est aussi. Cette année, le choix a d’ailleurs été particulièrement ardu : car, devant le succès du festival, les envois de courts métrages se sont multipliés, souvent de France, mais de plus en plus de l’étranger. Devant l’enthousiasme communicatif des organisateurs, on ne doute pourtant pas une seconde que le cru 2006 soit mémorable.
22h. La pluie a cessé, et la projection va finalement avoir lieu. En un temps record, on réinstalle le matériel et le grand écran. Les uns après les autres, les jeunes bénévoles (presque tous âgés de 24 à 30 ans) viennent présenter « l’esprit Silhouette » : passion pour le cinéma bien sûr, grande curiosité, mais aussi ouverture vers d’autres univers. La musique, puisque chaque projection commencera avec un concert, également gratuit, et les associations caritatives : cette année, c’est Emmaüs qui présentera une exposition sur les SDF aux Buttes-Chaumont.
Vient enfin le moment tant attendu des courts métrages. Malgré le froid, le public est venu en masse apprécier ce délicieux moment de cinéma 100% gratuit. L’association présente en effet un florilège des meilleurs films présentés ces quatre dernières années. Le choix est judicieux et représentatif du festival : comédies, drames, documentaires, films d’animation français et internationaux composent un joyeux éclectisme où comptent à la fois la maîtrise cinématographique des jeunes cinéastes et le plaisir du spectateur.
Du lundi 21 août au dimanche 27, huit courts métrages souvent inédits seront présentés chaque jour, avec une séance spéciale Corée du Sud le jeudi 24 et des films pour jeune public le samedi 26 dans l’après-midi.
Le Festival Silhouette, c’est aux Buttes Chaumont, en plein air, tous les soirs à partir de 20h. On leur souhaite de tout cœur un temps des plus cléments.
Ophélie Wiel
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