Absent de la sélection officielle du Festival de Cannes dévoilée jeudi par le délégué général Thierry Frémaux et le président Gilles Jacob, Abel Ferrara n’est pas encore à l’abri de se voir offrir une sélection en Quinzaine des Réalisateurs ou en Semaine de la Critique. Mais que son Welcome to New York y figure ou non, il sera dans tous les cas l’un des événements de ce 67e Festival : pour la somme de 7 euros, il sera visionnable en ligne sur diverses plateformes de VOD, suite à la décision de ses producteurs Vincent Maraval et Brahim Chioua.
Prêts à prendre ce pari, que seul le financement intégralement américain du film leur permet de tenter (une part d’une chaîne télévisée française les aurait obligés à sortir en salles, pour que le film entre dans le cadre de la chronologie des médias et soit qualifié d’œuvre de cinéma), les deux cofondateurs de Wild Bunch y mettent également le prix, puisqu’ils prévoient une présence invasive sur les plateformes de téléchargement ainsi que dans les espaces publicitaires, y compris à la télévision : les bandes-annonces de cinéma y sont interdites, mais Welcome to New York devrait par conséquent couper à cette règlementation.
Mais si Wild Bunch se permet cette fantaisie, c’est surtout parce que Maraval et Chioua flairent dans le film d’Abel Ferrara un grand potentiel viral : adapté d’une saga politico-people extrêmement médiatisée (l’affaire DSK-Sofitel), avec en tête d’affiche un acteur pas moins controversé (Gérard Depardieu), il a été qualifié par Vincent Maraval de « chair à piratage » dans une interview pour Le Monde.
La prochaine inconnue reste encore sa présence dans une autre branche du Festival (les films en compétition seront annoncés en début de semaine prochaine), mais il est déjà fort probable qu’Abel Ferrara puisse se passer d’une sélection pour être l’un des événements de la Croisette cette année.