Lauren Bacall, légende hollywoodienne célèbre pour son fabuleux regard, est décédée mardi à New York des suites d’un accident cardio-vasculaire. Elle avait 89 ans.
Née le 16 septembre 1924 dans le Bronx de son vrai nom Betty Joan Perske, cette fille d’immigrants juifs roumano-polonais fait ses débuts dans Le Port de l’angoisse d’Howard Hawks en 1944 aux côtés d’Humphrey Bogart, qu’elle épousera en 1945. Ils joueront ensemble, à nouveau sous la direction de Hawks, dans Le Grand Sommeil (1946), puis en 1947 dans Les Passagers de la nuit de Delmer Daves, et enfin dans Key Largo de John Huston (1948).
Durant les années 1950, elle tourna avec les plus grands : Gary Cooper et Kirk Douglas sous la houlette de Michael Curtiz (Le Roi du Tabac et La Femme aux chimères, 1950), John Wayne (L’Allée sanglante de William A. Wellman, 1955), ou encore Gregory Peck (La Femme modèle de Vincente Minnelli, 1957).
On retiendra de Lauren Bacall sa capacité à évoluer dans des genres et des registres très différents, de la romance (Écrit sur du vent de Douglas Sirk, 1956) au thriller (Le Crime de l’Orient-Express de Sidney Lumet, 1974), en passant par la comédie (Comment épouser un millionnaire de Jean Negulesco, avec Marilyn Monroe, 1953).
C’est donc tout un pan de l’histoire de l’âge d’or hollywoodien qui disparaît avec Lauren Bacall, qui avait reçu en 2009 un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière (elle n’avait jusque-là eu droit qu’à une nomination pour l’Oscar du meilleur second rôle avec Leçons de séduction de Barbra Streisand).
Bacall aura connu une carrière cinématographique au long cours, puisqu’elle continua à travailler jusque dans les années 2000. On lui doit notamment la voix anglaise de la sorcière dans Le Château ambulant d’Hayao Miyazaki (2004), une apparition dans son propre rôle dans la saison 6 des Soprano (2006), ainsi qu’une participation à la trilogie inachevée USA de Lars von Trier, avec Dogville et Manderlay (2003 et 2004).
Elle était également l’auteur de deux autobiographies, Lauren Bacall : By Myself en 1978 et Now en 1994.