Stratégiquement publié à la fin de la période de cours 2018-2019 (afin d’éviter toute contestation estudiantine prenant la forme d’un blocage des Universités), le décret incroyablement nommé « Bienvenue en France » entérine, à partir de la rentrée 2019-2020, la multiplication par quinze des frais d’inscription en Licence, Master et Doctorat pour les étudiants étrangers hors Union Européenne. Dernier avatar d’une longue série de réformes néo-libérales qui, depuis une douzaine d’années et le lancement du processus LRU, abîment l’Université française, cette mesure injuste et précipitée va encore plus loin que les précédentes dans la contradiction avec les missions fondamentales de cette institution de service public.
Enseignant et chercheur en Études cinématographiques à l’Université Paris 3 depuis 2006, aujourd’hui co-directeur d’un Master Cinéma de 300 étudiants (accueillant chaque année plusieurs étrangers hors-UE), Antoine Gaudin a pu observer de près les modifications survenues, dans la pratique de son métier, depuis le quinquennat Sarkozy jusqu’à celui de Macron. C’est au prisme de cette évolution au long cours qu’il livre ici son analyse de l’instauration de ce décret instaurant une inégalité de fait entre usagers d’un service public sur le critère de leur nationalité, et marquant peut-être une étape décisive dans les relations entre le pouvoir politique et l’Université.
Dans sa campagne en vue des élections européennes, le parti La République en Marche (LREM) a mis l’accent sur le fait qu’il constituerait le meilleur rempart contre la montée du populisme d’extrême-droite. On peut comprendre la reconduction de cette stratégie électorale, puisqu’elle a déjà bien fonctionné au premier tour de l’élection présidentielle de 2017, conduisant des millions d’électeurs apeurés à préférer voter pour un Macron mis en avant par les grands médias comme le garant de la démocratie et le champion de la lutte contre le FN, plutôt que pour un candidat plus proche de leurs aspirations.
Le problème est que, depuis cet épisode, deux ans se sont déroulés, durant lesquels ledit parti a imposé au pays un néo-thatchérisme brutal (destruction avancée des services publics, multiples cadeaux effectués à un secteur privé fantasmé comme le garant de la prospérité, etc.), dans une ignorance complète des grands enjeux sociaux, culturels et climatiques du monde contemporain. Ledit parti a également montré, sur des questions comme l’exercice autoritaire du pouvoir, la violence policière contre les opposants, les pressions sur les journalistes, la manipulation de l’information, l’hostilité aux migrants, etc., qu’il n’était au fond pas si éloigné de cette extrême-droite antidémocratique prétendument honnie (seulement en période électorale en fait, comprend-on).
Dernier épisode en date : le passage en force, sans concertation avec les acteurs du secteur (un classique chez LREM), du décret sur l’augmentation exponentielle des droits d’inscription à l’Université pour les étudiant.e.s étranger.e.s hors-UE. On ne parle pas ici d’une petite hausse, mais d’une multiplication par quinze desdits droits d’inscription, qui passent de 170 à 2.770 euros pour une inscription en Licence, et de 243 à 3.770 euros pour une inscription en Master. Cette mesure, qui concrétise une proposition faite par Marine Le Pen durant sa campagne présidentielle, va encore plus loin que ce que préconisait la candidate d’extrême-droite.
Plus loin que Marine Le Pen
Cette dernière, en effet, soucieuse de faire payer les étrangers pour le coût qu’ils représenteraient pour le contribuable français (ignorant par-là même les analyses, comme celle de Campus France en 2014, montrant que les étudiants étrangers, qui souvent travaillent en France, rapportent 1,5 fois plus à notre pays que ce qu’ils lui coûtent), était bien dans la même approche nationale-populiste qui inspire l’actuel gouvernement ; mais elle avait au moins conscience qu’il ne fallait pas augmenter les frais d’inscription de ces étudiants « à un niveau où ils deviendraient dissuasifs » (entretien à L’Etudiant, 31/03/2017) – contrairement aux instigateurs de l’actuelle réforme, qui, probablement grisés par une sensation d’impunité, ont même poussé le cynisme jusqu’à intituler leur démarche « Bienvenue en France ! ».
Comment en sommes-nous arrivés là ? Nous ne sommes pourtant pas nés de la dernière pluie. Cela fait désormais plus de quinze ans que la France est gouvernée par une droite néo-libérale qui se présente, alternativement sous des oripeaux de bonapartisme populiste (UMP), de social-démocratie trahissant ses fondamentaux (PS), ou de « start-up nation » azimutée (En Marche). Dans le milieu universitaire, comme dans la plupart des services publics, nous sommes plutôt habitués, désormais, à ces avalanches de réformes ayant pour buts la mise au pas néo-libérale d’une institution et son assignation managériale à l’ordre du marché, et ayant comme effets son asphyxie budgétaire, sa paupérisation, la dégradation de ses conditions de travail et de ses prestations, accablant à la fois ses personnels et ses usagers.
Une guerre idéologique en marche
Au niveau des Universités, depuis la fameuse loi sur « l’autonomie » (nouvel « élément de langage » masquant en fait le désengagement de l’État) jusqu’à Parcoursup l’an passé, d’innombrables couleuvres ont été avalées, imposées par des technocrates martelant le dogme de la rigueur, faisant passer leur idéologie de classe pour une nécessité, en se gardant bien de jamais s’attaquer aux domaines qui pourraient réellement résoudre les problèmes budgétaires du pays (au choix, la fraude fiscale). En totale déconnexion avec les réalités matérielles et humaines du terrain, nos responsables politiques élus sont depuis longtemps engagés dans une guerre idéologique contre les principes fondateurs de l’Université, lui reprochant de ne pas se contenter de former de la main d’œuvre docile pour les entreprises de demain, de viser au-delà, de prétendre également donner les moyens humains de se construire à de jeunes citoyens émancipés, dotés d’esprit critique et de connaissances approfondies sur le monde dans lequel ils vivent (ce qui n’est hélas pas jugé « rentable »par nos décideurs).
Des protestations, il y en a eu, bien sûr : manifestations, grèves, blocages, etc., ont régulièrement émaillé les douze dernières années. Il faut admettre que cela n’a pas changé grand-chose. L’indifférence des Français au sort de l’Université, leur ignorance de ce qui s’y passe vraiment, malgré le fait que la plupart de leurs enfants y seront inscrits entre 18 et 25 ans, est quasi-totale. Quant aux médias dominants, entre la paresse qui les conduit à esquiver l’exposé de situations complexes, et la docilité qui consiste à reprendre les éléments de langage des gouvernements successifs (à titre d’exemple, la couverture que le journal Le Monde effectue des réformes universitaires et de leurs mouvements de contestation en 2007 et 2009 s’apparentait peu ou prou à celui d’un organe de communication officiel du pouvoir), ils tiennent une impressionnante responsabilité dans la délégitimation des luttes d’opposition menées par les personnels et les usagers de l’Université, et dans l’établissement d’un état d’esprit où la consternation le dispute à la résignation.
Une mesure « indiscutablement contraire aux valeurs et intérêts de l’Université française »
Cela fait donc des années que les gouvernements néo-libéraux, qui se succèdent sans alternance politique dans notre démocratie mal portante, font joujou avec l’Université, en lui imposant sans relâche des réformes managériales qui la meurtrissent et la dégradent. Mais aucune, peut-être, n’était allée aussi loin que cette explosion du coût des études pour les étrangers hors-UE, loi de science-fiction désormais dotée d’une incarnation concrète dans la réalité. Comme l’explique sur son blog EducPros Julien Gossa, Maître de Conférences à l’Université de Strasbourg : « Parmi les nombreuses réformes de l’ESR, la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers occupe une place particulière. Au moins à l’échelle de ma carrière, il n’y a pas eu de mesure aussi indiscutablement contraire aux valeurs et intérêts de l’Université française. » Pourquoi cela ?
D’abord parce que, comme on pouvait s’y attendre, et malgré la façon particulièrement indigne dont la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal a tenté de le dissimuler (voir l’article de Médiapart du 7 avril 2019, « Le Ministère de l’enseignement supérieur a manipulé les chiffres de Campus France »), les candidatures d’étudiants étrangers sont dès cette année en nette chute. C’est d’autant plus inquiétant que cette chute a pu être en partie amortie par le fait que certaines Universités aient annoncé qu’elles n’appliqueraient pas la nouvelle mesure et qu’elles exonéreraient les étudiants étrangers hors-UE. Cela à leurs risques et périls, bien entendu, car du côté du pouvoir, ce décret est le prétexte à un nouveau désengagement budgétaire de l’État (puisque voici les Universités dotés, paraît-il, d’une nouvelle manne), dans un contexte où les structures universitaires sont déjà financièrement exsangues, peinant à assurer leurs missions fondamentales.
Au fond, on voit bien que le but n’est pas de sauver les caisses de la France, mais de serrer encore plus les cordons de la bourse pour les Universités, puisque désormais, nous dit-on, elles pourront compter sur cette ressource. Il faut alors rappeler que, comme le montre Christian Joschke, Maître de Conférences à l’Université Paris Nanterre dans sa tribune à Libération du 22/11/18, « L’éducation payante repose sur des idées reçues »), l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiants étrangers ne résoudra en rien les problèmes budgétaires des Universités françaises, et pas davantage ceux de l’État. Elle ne rendra pas les Universités françaises, où les conditions matérielles de travail et d’études sont déplorables, plus « attractives », comme l’a défendu un premier ministre, Édouard Philippe, qui semble vivre dans un monde où les choses deviennent automatiquement plus désirables lorsqu’elles sont plus chères. Cette nouvelle mesure promet donc d’être parfaitement inefficace, même en ce qui concerne l’aspect très ciblé, celui de la rigueur budgétaire, sur lequel semblait reposer sa logique de départ.
Rien à gagner mais tout à perdre
Et quand bien même on économiserait quelques kopecks dans le budget d’un État, à quel prix ? Non seulement l’Université française ne va rien gagner, mais elle va perdre énormément : désertion de certaines filières qui accueillaient de nombreux étudiants étranges hors-UE, perte d’influence de la culture française et de liens de collaboration de la France avec toute une partie du monde. Il est impossible de faire une liste raisonnée de tout ce qui va se perdre en termes d’échanges de savoirs, de circulations culturelles, d’enrichissements mutuels, de collaborations fructueuses – qui ne sont pas seulement au bénéfice des étudiants accueillis, mais également à celui des enseignants et des étudiants français.
Lisons, parmi tant d’autres possibles, le témoignage de Raphaëlle Guidée, Maître de Conférences en Littérature Comparée à l’Université de Poitiers, cité par le blog d’un collègue MCF en Sciences de l’Information, Affordance.info : « Moi j’ai juste envie de dire pourquoi cette décision me choque et me bouleverse tant. Chaque année, dans mon master, j’ai deux ou trois étudiants qui débarquent du Maroc, du Togo, du Bénin, de Madagascar ou de Djibouti. Ce sont souvent des étudiants un peu plus âgés que les autres, avec un projet professionnel précis, si avides de conseils et de lectures qu’au bout de quelques semaines c’est presque toujours eux qu’on connaît le mieux. Ils viennent avec leurs histoires, leurs expériences, et leur désir d’échapper à un système scolaire ou social où leurs rêves ne peuvent trouver leur place. Il y a I., l’étudiant béninois qui voudrait faire connaître la littérature de son pays, si brillant qu’après le master il est parti faire sa thèse dans une université américaine avec une bourse complète. Il y a F., l’étudiante marocaine qui me raconte qu’elle marchait 45 minutes tous les matins pour aller à l’école, petite, et qu’elle a été la seule fille de son village à poursuivre des études. Il y a P., étudiant béninois qui se passionne pour le féminisme. Il y a A., étudiant marocain qui m’a proposé un sujet de mémoire sur Nabil Ayouch « parce que ce n’est pas possible d’étudier ce cinéaste dans son pays ». Il faut imaginer les obstacles qu’ils ont surmontés pour arriver ici. Il faut rappeler la double-sélection des dossiers, par les services consulaires et par les universités. Il faut imaginer les frais pour obtenir les visas, pour payer la procédure, l’avion, l’installation en France. Il faut savoir que ces étudiants doivent montrer avant même de venir qu’ils disposent de suffisamment d’argent pour résider en France, et qu’ils contractent souvent des dettes pour faire la preuve de leur autonomie financière. [Dans son article du 20/11/18 sur The Conversation, le sociologue Hicham Jamid rappelle en effet la dureté de la sélection, le marathon administratif et le coût d’une simple candidature sur Campus France pour tout étudiant étrangers hors-UE] Il faut imaginer, une fois arrivés, la manière dont, avec leurs moyens extrêmement restreints, et presque toujours sans bourse, ils s’accrochent pour gagner de quoi vivre tout en travaillant d’arrache-pied pour compenser leur manque d’expérience de certains exercices académiques. Il faut dire tout ce qu’ils apportent à la petite promotion dans laquelle ils s’intègrent, et savoir aussi que sans eux, bien des masters de petites universités n’ouvriraient pas, faute d’effectifs suffisants pour se maintenir. Aucun d’entre eux, évidemment, n’aurait pu payer une telle somme en plus de tout le reste. Allons-nous accepter passivement qu’ils soient exclus d’une université qu’ils enrichissent de leurs compétences, de leur enthousiasme, de leurs rêves ? »
Une réforme juridiquement douteuse
Non seulement cette mesure est injuste et inefficace, mais en plus elle rompt avec le principe d’égalité face aux services publics, dont les usagers seront désormais distingués selon leurs origines nationales, certains payant quelques centaines d’euros et d’autres quinze fois plus, pour bénéficier de la même prestation. Et ce n’est pas le dérisoire système de bourses annoncé par le premier ministre Edouard Philippe qui va régler ce problème juridique fondamental, exposé notamment par le Professeur en Droit de l’Université Paris 1 Paul Cassia sur Mediapart, dans un billet daté du 22/11/18 et intitulé : « Augmenter les frais d’inscription des étudiants étrangers ? Pas en mon nom ».
Dans un article du n°174 de la revue Migrations Société (« Le double discours des pouvoirs publics français sur les étudiants étrangers ») le politologue Vincent Geisser, en plus de dresser un utile rappel historique de la tradition d’accueil française à l’égard des étudiants étrangers, présente, sur un registre plus juridique, les atteintes au principe de libre accès à l’enseignement supérieur public, la façon dont le décret gouvernemental contredit au Code de l’éducation qui définit les objectifs et les missions du service public d’enseignement.
Ce point est également souligné par Paul Cassia : « On ne voit guère quelle nécessité d’intérêt général en rapport avec les missions du service public universitaire telles que définies par l’article L. 123-2 du Code de l’éducation pourrait justifier la discrimination sur la nationalité annoncée par le Premier ministre. On le voit d’autant moins que ce projet discriminatoire paraît manifestement contraire aux 3 et 3 bis de cet article, qui disposent que le service public de l’enseignement supérieur contribue « à la lutte contre les discriminations, à la réduction des inégalités sociales » et « à la construction d’une société inclusive. À cette fin, il veille à favoriser l’inclusion des individus, sans distinction d’origine [et] de milieu social […] ». Sans distinction d’origine et de milieu social… »
« Bienvenue en France » … aux plus fortunés
Ce n’est bien sûr pas qu’une question d’origine géographique. Seuls les enfants des familles les plus riches pourront désormais venir étudier en France, avec pour effet de diminuer la diversité du recrutement de nouveaux étudiants et de réduire quasiment à néant les arrivées en provenance des régions du globe économiquement défavorisées, au premier rang desquelles l’Afrique noire et le Maghreb (voir l’article « Les étudiants africains, laissés pour compte de la stratégie universitaire française », par Marilyne Baumard dans Le Monde du 19/11/18). C’est peu dire que ce caractère discriminatoire rompt avec le principe d’humanisme, d’accueil, d’échanges et d’universalité qui est à la base de la vie universitaire, laquelle, quoiqu’en pensent une poignée de politiciens de passage, n’est pas soumise aux restrictions des frontières.
Comment, dans ces conditions, s’empêcher de penser que derrière le peu convaincant prétexte budgétaire, le but profond est de satisfaire la pulsion nationaliste et xénophobe ancrée dans le peuple français, afin que les politiques excluantes vis-à-vis de « l’étranger » ne soient pas mises en œuvre par le FN (ou RN), mais bien assurées dans la tranquillité des apparences démocratiques ? Comment ne pas trouver scandaleux d’instrumentaliser ainsi l’Université, qui est un principe d’universalisme transfrontalier, pour en faire le refuge identitaire d’un discours sur les étrangers qui viendraient profiter du système français (d’autant plus qu’encore une fois, ces étudiants rapportent davantage au pays qu’ils ne lui coûtent) ?
Mais un autre but manifeste de cette réforme est sans doute de pouvoir dire d’ici un an ou deux aux étudiants français qu’ils sont des privilégiés vis-à-vis de leurs condisciples étrangers, et de proposer ainsi un retour à l’égalité… en augmentant leurs propres frais d’inscription (grâce aux Macronleaks, on sait déjà que c’est dans les tuyaux). Ce sont les banques qui se frottent déjà les mains, en anticipant l’ouverture massive du marché des prêts étudiants. Et ce sont ces derniers qui commenceront leur vie active pieds et poings liés, avec une dette à rembourser qui limitera encore plus leur capacité d’action et leur liberté d’inventer leur vie professionnelle. Au moins, quand tout le monde paiera 3.000 euros l’année, il n’y aura plus de problème de discrimination, me direz-vous. Maigre consolation dans un monde où, français comme étranger, il faudra être très riche pour étudier sans s’endetter jusqu’au cou. Et comme l’État se désengagera sans doute d’autant, il est peu probable que la vie universitaire, pour les privilégié.e.s qui pourront la vivre pleinement, soit plus satisfaisante en matière de prestations et d’équipements qu’elle ne l’est aujourd’hui. Qui raflera alors la mise ? Les (coûteuses) formations privées…
Le macronisme, un anti-humanisme ?
Bref, c’est une politique déplorable et dangereuse, mais au fond tout à fait logique avec le projet de société macroniste tel qu’il se présentait en 2017. Il fallait être bien naïf pour ne pas le voir. La seule surprise est le niveau d’inconséquence et d’impunité que les exécutants de ce projet ont réussi à atteindre en deux années seulement. Un an après Parcoursup, l’Université française, épuisée et exsangue, se prend à nouveau en pleine figure une mesure mal conçue et allant à l’encontre de ses valeurs et intérêts. Ou comment quelques (ir)responsables en roue libre, partis pour un quinquennat kamikaze, peuvent abîmer durablement une institution collective multi-centenaire, à coups de réformes dont l’autoproclamée « modernité » dissimule mal l’idéologie boutiquière, pour ne pas dire réactionnaire.