Ce 19 janvier 2019, à l’occasion des élections annuelles du bureau de notre association, Critikat va vivre une nouvelle page de son histoire : je quitterai la fonction de rédacteur en chef que j’occupe depuis la première mise en ligne du site (janvier 2005) et laisserai la place à Josué Morel.
Il est difficile – pour ne pas dire inévitable – de ne pas poser un regard rétrospectif sur ce projet que j’ai vu naître alors que je n’étais encore qu’un étudiant en cinéma à Paris 8. À cette époque, la création de Critikat portait une double promesse : partager ma passion pour le cinéma avec de potentiels lecteurs mais aussi constituer une communauté de pensée dans la continuité de mon parcours universitaire. Il m’était alors impossible d’imaginer que cette aventure durerait si longtemps.
Quatorze plus tard, l’expérience de Critikat a fait voler en éclats toutes mes certitudes. Si je continue à croire aux vertus pédagogiques de la critique, conviction qui n’a jamais cessé de nourrir mon engagement, j’ai finalement eu moins le désir d’occuper une position d’autorité que de me mettre, tel un chef d’orchestre, au service des innombrables talents (plus d’une centaine !) que la revue a vus passer et continue d’abriter.
Ce sont tous ces rédacteurs qui, dans leur passion et leur désintéressement, ont amené le site là où il est aujourd’hui (plus de 10 000 articles archivés !) : leur insatiable curiosité, leur évidente générosité, leur engagement et leur fidélité ont sans cesse redessiné nos perspectives de travail. Beaucoup d’entre eux ont eu par la suite des parcours exemplaires : programmateurs dans des festivals ou des salles de cinéma, scénaristes, réalisateurs, monteurs, professeurs en collège, lycée ou université, docteurs, etc. C’est une immense fierté que d’avoir eu l’opportunité de fédérer tous ces talents autour d’un projet commun. Au-delà des solides amitiés que j’ai pu nouer au cours ces années, je me suis – grâce à tous ces rédacteurs – intéressé à des pans du cinéma dont j’ignorais tout. Ces expériences et relations continueront de me nourrir dans mes prochaines aventures humaines et professionnelles.
J’ai décidé lors de l’été 2018 que mon engagement au sein de Critikat arrivait à son terme, sans aucune garantie de trouver quelqu’un pour me remplacer. Que Josué Morel, l’une de nos plumes les plus prolifiques et les plus talentueuses, se propose pour reprendre la suite est une récompense inespérée. C’est un passage de témoin vers la jeune génération de critiques qui, je n’en doute pas, saura perpétuer et renouveler l’engagement qui fut le nôtre toutes ces années. Bonne chance à eux !