L’année dernière la Mostra de Venise avait commencé à montrer les premiers signes de faiblesse aussi bien du point de vue de la sélection que du point de vue structurel. Pour sa 66ème édition le tandem Baratta-Müller a donc décidé de sortir la grosse artillerie : le grand remaniement des espaces ainsi que l’omniprésence du chantier grandiose de Rudy Ricciotti pour le nouveau palais du cinéma affichent une volonté de la part de Venise de montrer ses ambitions dans la course aux festivals. Par ailleurs, l’absence de quelques sempiternels fidèles comme Oliveira ou Kitano veut peut-être confirmer l’impression qu’une page est en train de se tourner dans la lagune. Hélas, il reste encore une condition sine qua non pour insuffler de manière décisive une nouvelle énergie, à savoir le provincialisme italien reproché par la presse depuis des années. À côté du Herzog, du Soderbergh, du Moore et du Chéreau, il faudra encore compter sur un Tornatore, un Placido ou un Comencini. Reste maintenant à voir si eux aussi ont envie de renouveau…