La réalisatrice kényane Wanuri Kahiu a porté plainte le 10 septembre dernier contre le KFCB, comité de classification des films au Kenya, et contre le procureur général du pays, suite à l’interdiction de diffusion nationale dont son film Rafiki fait l’objet.
Récit d’une histoire d’amour entre deux femmes kényanes, Rafiki a été frappé en avril dernier par la censure du KFBC, qui lui reproche sa supposée promotion de l’homosexualité, « ce qui est illégal et heurte la culture et les valeurs morales du peuple kényan » peut-on lire dans le communiqué du comité.
Selon la plainte désormais déposée par Wanuri Kahiu, cette décision violerait plusieurs articles de la Constitution kényane garantissant la liberté d’expression et de création.
Dans l’intervalle, Rafiki a été présenté au festival de Cannes (Un Certain Regard), où il a reçu un très bon accueil (nous n’étions pas aussi enthousiastes). C’était le premier film kényan projeté sur la Croisette. Il faut noter que la non-diffusion de Rafiki dans son pays d’origine le prive d’éligibilité pour la course à l’Oscar du meilleur film étranger qui sera remis en 2019 — ce qui ajoute à l’enjeu de la contre-attaque judiciaire de la réalisatrice.
Rafiki s’apprête à sortir en France le 26 septembre prochain.