Quelle attitude adopter devant les images de la cérémonie d’ouverture des J.O. de Pékin le 9 août prochain quand on sait toutes les ambiguïtés et les troubles que l’organisation de ces jeux ont provoqués ? Complaisamment, servilement et même débilement, la télévision nous les retransmettra en faisant mine d’ignorer tout ce qu’elles peuvent impliquer idéologiquement, alors que depuis un an, les journaux télé n’ont eu de cesse d’évoquer les problèmes liés à ces J.O., liés à la Chine, liés à l’indignation que tout cela a pu provoquer. Le problème n’est pas tant que certains tentent d’en faire abstraction ou de faire semblant de ne pas le comprendre, mais plutôt la grande nullité avec laquelle ils opèrent (comme les réactions molles des ministres lors des tentatives d’extinction de la flamme olympique de passage à Paris), comme si les idéaux dominants n’avaient même plus besoin de se forcer pour (se) convaincre de leur bien-fondé. On peut tout de même se consoler en constatant que le cinéma continue de leur opposer une image plus juste, plus lucide, plus cruelle. C’est pourquoi La Môme Xiao, s’il n’est pas esthétiquement révolutionnaire, a malgré tout été choisi comme film de la semaine, car il rappelle que le cinéma est aussi là pour apporter un peu de résistance.