Aujourd’hui s’ouvre la 64ème édition du festival de Locarno, qui continue de célébrer tous les cinémas. En sus de sa dimension historique (rétrospective Vincente Minnelli et Satyajit Ray), de sa couverture géographique (focus sur le cinéma indien), de son appétence pour les genres (le polémique film d’horreur Red State sera montré aux 8000 spectateurs de la Piazza Grande) et de son ouverture au cinéma populaire (présence d’Harrison Ford), le festival renforce cette année sa promotion du cinéma de création, avec de nouvelles sections « courts d’artistes » et « courts d’auteurs » (qui montrera des projets de João Pedro Rodrigues et Sophie Letourneur) et de nombreux films et essais hors compétition par quelques-uns des cinéastes contemporains les plus radicaux (Raya Martin, Albert Serra, Jean-Marie Straub, José Luis Guerín). La qualité de la programmation est particulièrement remarquable au regard de l’impressionnante sélection de la Mostra de Venise, dont on aurait pu craindre qu’elle « siphonne » Locarno. Mais si les plus grands auteurs mondiaux iront à Venise, Locarno joue la carte de l’audace. On attend ainsi impatiemment les derniers Rabah Ameur-Zaïmèche et Nicolas Klotz qui seront présentés dans la compétition officielle présidée par Paulo Branco. Pari gagnant pour Locarno ? Réponse dans quelques semaines dans notre compte-rendu.