L’Afrique célèbre cette année le cinquantième anniversaire de ses indépendances et le quarantième de l’Organisation Internationale de la Francophonie. Ironie de l’histoire, le 15 février, pour la soirée de pré-lancement du cycle « Congophonies Cha Cha », qui se déroulera du 15 au 20 mars au Centre Wallonie-Bruxelles, et comme le soulignait son directeur Christian Bourgoignie, c’est un Blanc qui venait présenter son film. Voilà des années que Thierry Michel sillonne l’Afrique, le Congo et sa région du Katanga, riche d’or, de minerais, sur laquelle se braquent tous les appétits industriels. Le cinéaste belge, auteur du remarquable Mobutu, roi du Zaïre, venait parler de son documentaire inédit, Mine de tracas au Katanga, making-of de son film Katanga Business. Qu’un auteur belge investigue avec force et précision la terre africaine autrefois colonisée résonne un peu comme le symbole d’une relation afro-européenne renouvelée. Comme un regret aussi, de ne pas voir davantage d’auteurs africains derrière la caméra. Ils sont là, pourtant, toujours plein d’espoirs et d’enthousiasmes, toujours avec si peu de moyens pour les réaliser. En programmant les films d’une demi-douzaine d’entre eux dans ses Congophonies, le centre Wallonie-Bruxelles veut les faire entendre un peu mieux. De rares pépites qui scintillent comme l’or du Katanga, qu’on voudrait ne plus voir pillées avant d’en avoir vu la couleur.