Pour la septième année consécutive, Critikat sera partenaire du Cinéma du Réel, qui se tiendra au Centre Pompidou du 20 au 30 mars 2014. Un festival qui représente chaque année un rendez-vous important pour le documentaire, et constitue un lieu de découverte et de rencontres sans cesse renouvelé.
Comme d’habitude, plonger dans la programmation du Cinéma du Réel s’avère être particulièrement excitant, proposant à la fois un « état des lieux » de la production documentaire actuelle à travers les diverses compétitions, et faisant la part belle aux rétrospectives. C’est ainsi, par exemple, que l’on pourra découvrir le travail de Raymonde Carasco (1939-2009) et de son époux Régis Hébraud, qui prend place en pays Tarahumara (au Mexique) et s’intéresse aux diverses expressions du mouvement, grâce à un programme proposé par Nicole Brenez.
Cinéma du Réel reste une fois de plus très attaché aux films qui décrivent les luttes des peuples. Après celle dédiée au Chili l’année dernière, la rétrospective Portugal, 25 avril 1974, consacrée à la révolution des œillets, tentera de retranscrire l’élan d’énergie libérateur de l’époque à travers, entre autres, des films collectifs et un moyen métrage de João César Monteiro.
Très attendue également, la programmation intitulée La nuit a des yeux proposée par Marie-Pierre Duhamel Muller, ancienne directrice artistique du Cinéma du Réel. Un parcours qui sera à n’en pas douter très stimulant, puisqu’il aborde la thématique nocturne à travers des courts-métrages privilégiant une approche plastique de la chose, avec notamment un intrigant A Masque of Madness, montage d’extraits de films mettant en scène Boris Karloff.
Côté compétition internationale, plusieurs noms retiennent l’attention. Il y a bien sûr le cinéaste allemand Harun Farocki, qui poursuit sa réflexion sur l’espace et le monde de l’entreprise en posant sa caméra dans un cabinet d’architecte, mais aussi le réalisateur québécois Denis Côté qui, après Bestiaire , revient avec Que ta joie demeure, questionnement sur la relation entre l’ouvrier et son environnement.
Nous y retrouverons également avec joie quelques cinéastes auxquels nous sommes particulièrement attachés, comme l’Iranien Mehran Tamadon avec Iranien, qui s’interrogera sur les liens entre religion et « vivre-ensemble », le Congolais Dieudo Hamadi (Prix Joris Ivens pour le très réussi Atalaku l’année dernière) avec Examen d’État, ainsi que Matthieu Chatellier, qui présentera Sauf ici, peut-être en compétition française. À ses côtés, on découvrira le nouveau film de l’indéboulonnable Denis Gheerbrant, On a grêvé, ainsi que Trois Cents Hommes d’Emmanuel Gras (Bovines).
Pour clore ce tour de la programmation, notre table ronde Critikat sera cette année consacrée au thème de l’anthropologie utopique, regroupant des invités dont le cinéma tourne autour des questions ethnographiques. Elle se tiendra le samedi 29 mars à 12h, et nous espérons vous y voir nombreux !