Pur nanar presque entièrement constitué de bagarres, de décolletés, de peaux langoureuses et sanguinolentes, Bitch Slap est à ce point fidèle à son programme de film d’exploitation qu’il devient pénible d’en regarder plus de quelques minutes.
Un désert, un mobile home déglingué style La colline a des yeux, un rutilant bolide rescapé des années 1970 qui agite la poussière de la route. Trois portières s’ouvrent, trois incroyables créatures féminines meuvent leurs rondeurs au gré d’une série de ralentis. À tel point qu’il faudra presque deux minutes de longues contorsions langoureuses avant que l’on cesse de nous les montrer sortir du véhicule. On trouvera par la suite une série de personnages typiques du genre : gangsters punks methamphétaminés, éphèbes en costume de shérif, pin-up tueuses… Une grosse douzaine de flash-back, de quelques heures à un an avant, racontent la vague histoire de ces trois filles à la recherche de diamants, d’ogives nucléaires et d’amour.
On avait eu la naïveté de croire à l’étiquette de comédie parodique de films d’exploitation comme celles, réussies, de Robert Rodriguez : Planète terreur et Machete. Pourtant il est souvent difficile de savoir si l’absence quasi totale d’humour de Bitch Slap est un simple échec, ou une foi incontrôlée du réalisateur en son film. Dépasser un genre, c’est quand même, sinon y glisser une pensée sur un objet ou un environnement, au moins tenter une inventivité, formelle ou scénaristique. Par exemple la scène de rappel le long d’entrailles tout juste déroulées dans Machete. Mais Bitch Slap se contente d’énumérer usages et tics ; ralentis et accélérés, gros plans, split-screen ; go-go-danseuses de boite de nuit, bagarres entre femmes, morts cruelles, tortures décomplexées, carrosseries rutilantes, sexe lesbien cadenassé pour éviter la censure… Le plus étonnant étant peut-être une bataille d’eau impromptue, au ralenti et en plein désert (des seaux étant apparus par miracle). La longueur de la scène est telle qu’on pourrait espérer une envie de radicalité. Mais non.
Que reste-t-il à dire ? Prétendre à une joyeuse revanche féminine ? Le scénario n’y tient franchement pas. L’équipe ? Venue principalement de la télévision, elle rassemble le réalisateur Rick Jacobson, un habitué des séries Spartacus et Xena la guerrière, quelques plus ou moins ex-modèles, ainsi que Xena et Hercule eux-mêmes, dans des rôles très seconds. Vraiment, on ne trouvera pas meilleur argument pour sauver le film.