Le Vilain Petit Canard et moi est une co-production franco-danoise qui met à l’honneur deux cinéastes qui ont déjà réalisé en 2000 un premier long métrage d’animation, Gloups ! Je suis un poisson. Ne quittant donc plus les repères animaliers, Michael Hegner et Karsten Kiilerich donnent de la voix à un rat qui prend sous sa patte un vilain petit canard. Une adaptation forcément très libre du conte d’Andersen sur la différence et l’étranger, gâtée par le manque de poésie du design, la platitude des dialogues, le choix peu heureux du casting et le manque cruel de surprise…
Un rat nommé Ratso, bonimenteur de foire à l’occasion et poursuivi haineusement par Phyllis la rate, se voit contraint de se cacher dans une basse-cour : il se fait alors passer pour le père d’un bien vilain petit canard, Mosh, afin de survivre au sein de cette compagnie de poules, poulettes, poulets et autres poussins en furie. D’aventures en mésaventures, Ratso découvrira l’amour filial auprès de Mosh et fera fi des apparences.
De caricatures (tous les personnages sont des clichés en puissance) en références attendues ou peu convaincantes (Chicken Run, Titanic, les westerns, Gulliver, Docteur Jekyll & Mister Hyde), Le Vilain Petit Canard et moi ne renouvelle ni le genre, ni le conte. Les dialogues ne font absolument pas avancer le récit et n’apportent aucune poésie, humour ou atmosphère à l’ambiance animée. Les péripéties de Ratso s’épuisent narrativement et malheureusement trop rapidement et ce, malgré une seule séquence inattendue (lorsqu’enfin est révélé le pourquoi de tant de haine venant de la rate Phyllis à l’encontre du protagoniste principal).
L’histoire n’arrive donc pas à émouvoir et le manque cruel d’intérêt porté au film se focalise rapidement sur l’absence de talent au niveau du design. Les animaux sont insipides et poils, plumes, pelages donnent la désagréable impression d’être faits de plastique. Quant aux décors, ils sont ternes et sans relief… Au vu de la richesse expressive et narrative de films récents en 3D (Azur et Asmar, U pour ne citer que les plus novateurs et brillants), ce Vilain Petit Canard est bel et bien un vilain petit film.