« I’m a killer, but I’m also a mother. » Le personnage d’assassin repenti interprété par Jennifer Lopez dans The Mother résume lui-même très bien sa double fonction. Il n’a d’ailleurs pas de nom : c’est un femme au passé vague (quelques services dans l’armée américaine), aux aspirations simples (protéger sa fille Zoé), aux valeurs morales traditionnelles (elle terrasse ses ennemis, sauf les mamans : biches et louves sont épargnées) et aux émotions forcément glaciales et inaccessibles. À l’exception de son genre, « la mère » du film de Niki Caro a donc tout du bodyguard campé par des acteurs comme Jason Statham ou Liam Neeson.
Le film ne repose en réalité que sur l’inversion de ce modèle canonique dont il reconduit les pires écueils. Ainsi du déploiement des péripéties propices à l’action, qui se succèdent de manière si prévisible qu’elles en deviennent souvent involontairement comiques. Au mitan du récit, Zoé est par exemple enlevée par un premier antagoniste puis libérée après une opération de sauvetage spectaculaire… pour être aussitôt kidnappée, sur le chemin du retour, par un second ravisseur encore plus cruel et menaçant (il arbore, contrairement au précédent, une grande cicatrice). Formaté et calibré, The Mother a tout du produit de consommation – le film est d’ailleurs sorti le week-end de la fête des mères aux États-Unis.