En ce mois d’avril, l’occasion de confronter notre regard au meilleur de la comédie française est double. La Cinémathèque française rend un hommage appuyé à Jacques Tati du 8 avril au 2 août, il faut dire qu’il était grand temps. Une rétrospective complète (sept films courts et six longs) assortie de divers événements, dont une ambitieuse exposition dans les murs de la vénérable institution. Rétrospective aussi pour Luc Moullet, au Centre Pompidou du 17 avril au 30 mai. L’autre bonne nouvelle est que ce « comique en contrebande » accompagnera de sa présence, et de celle de ses nombreux invités (dont les cinéastes Jean-Marie Straub, Jacques Rozier ou Claire Denis, le musicien Philippe Katerine, les critiques André S. Labarthe, Jean Narboni…), les projections de ses trente-huit films de tous formats. La (re)découverte des œuvres de ces grands artistes est aussi l’occasion de méditer sur l’expression du cinéma comique de nos jours ; un genre qui nécessite rigueur, intelligence, sérieux, talent, et peut-être avant tout une vision du monde et du cinéma. À quelques rares exceptions près en plein marasme, c’est tout ce dont la production nationale nous prive actuellement. Critikat accompagne ces événements en vous proposant un dossier consacré à chacun de ces deux cinéastes qui ont fait de la comédie un antidote puissant et ravageur contre la médiocrité et la bêtise. Voilà qui laisse rêveur.