Israël et la Palestine, l’actualité le crie, c’est toujours « œil pour œil, dent pour dent ». Jusqu’à quand ? Jusqu’à quand cet imbroglio de haines, d’attentats, d’interventions militaires ? Et puisque les morts sur le terrain ne suffisent pas, attaquons aussi les films qui osent aborder le sujet ! Le dimanche 3 avril, en fin d’après-midi, un commando d’une vingtaine de membres de la Ligue de Défense Juive s’en est pris au cinéma Espace Saint-Michel, dans le 5ème arrondissement de Paris. Le tort de cette salle d’art et d’essai indépendante et emblématique ? Avoir programmé Gaza-Strophe, le très beau documentaire de Samir Abdallah et Khéridine Mabrouk. Armé de chaînes et d’antivols, le commando de jeunes excités a tenté d’enfermer le projectionniste et l’ouvreuse pour interrompre la séance. Les agresseurs ont pris la fuite devant l’arrivée de la police. Sans oublier bien sûr de frapper le projectionniste, de promettre de brûler le cinéma et de jeter des tracts assimilant la direction de l’Espace Saint-Michel à des « antisémites ». Pour mémoire, ce même cinéma avait été incendié en 1988 suite à une projection du film de Martin Scorsese La Dernière Tentation du Christ.
Pendant ce temps-là, les civils trinquent. Il ne s’agit pas d’opposer, dans une attitude bête et stérile, victimes palestiniennes et victimes israéliennes. Il s’agit de montrer, d’un côté comme de l’autre, comment les civils continuent de pâtir d’une insoutenable situation. En donnant la parole à des Palestiniens, c’est ce qu’ont fait les réalisateurs de Gaza-Strophe, que nous avons soutenu. De la même façon que nous soutiendrons, si un tel film venait à sortir, un documentaire sur la vie des Israéliens sous les roquettes Qassam.