On connaissait la Table Ronde, les épopées chevaleresques, voici les « nouveaux » héros de Luc Besson : Arthur, un enfant sorti tout droit d’une imagination fertile, et des petits bonshommes qui oscillent entre Dragon Ball Z et Final Fantasy (mais si, ces magnifiques jeux vidéo à la pointe de l’esthétique graphique). Luc Besson, curieusement, a attendu Noël pour sortir ce qui devrait être malheureusement son dernier opus. On est tous en deuil, évidemment.
Arthur est malin, aime les animaux, les gadgets, sa grand-mère fine cuisinière, et il va lui arriver un tas de choses extraordinaires. Il va entrer dans un monde merveilleux et on ne peut plus original où un gentil roi tente de combattre un méchant roi. Le gentil roi gouverne le peuple des Minimoys, vivant sous terre, peuple composé de petits gnomes aux brushings douteux et aux voix de doublage on ne peut plus énervantes (Luc Besson déclare à ce propos : « Qui, mieux que Mylène Farmer, en France, pouvait prêter sa voix à la rousse Sélénia ? », une bien bonne question…). Arthur aime aussi son grand-père, un aventurier à la Stanley ou à la Livingstone qui a disparu deux ans plus tôt, et qu’il retrouve en traversant le miroir pour aller sauver les Minimoys. Parce que, ô surprise, il va les sauver. Arthur a plus d’un tour dans son sac, et Luc sur son compte en banque.
On vous passe les détails, une grand-mère endettée et poursuivie par de méchants (encore eux) propriétaires avides d’argent aux propos racistes, des personnages animés sans saveur ni humour malgré les tentatives comiques d’un scénario quasi inexistant. La touche Besson, c’est le mélange de film et de dessin animé : le projet a mis deux ans à se concrétiser. On espère, au moins, que quelques intermittents du spectacle ont pu fournir ainsi leurs heures.
Luc Besson s’est probablement dit qu’en mélangeant tous les classiques Disney, d’Alice au pays des merveilles pour l’entrée dans un monde merveilleux à Merlin l’enchanteur pour l’épée salvatrice d’Arthur, on ne pouvait faire qu’un carton au box-office à une époque où l’être humain, entre deux vitrines de fin d’année, ne demande qu’à se divertir avec ses rejetons. Parions qu’Happy Feet, d’un niveau incomparable, raflera la mise à sa place.