Piaf hier, Sagan aujourd’hui, Coluche demain : le cinéma français a succombé au biopic, ce genre cinématographique qui fait les beaux jours d’Hollywood depuis des décennies. La biographie filmée correspond aux attentes d’un public avide de secrets de stars, de révélations croustillantes sur les coulisses de destins bigger than life. Chacun y trouve son compte : les producteurs qui bénéficient d’une couverture médiatique hors normes, les comédiens dont les efforts sont récompensés par un prix, les médias qui font leurs choux gras de la transformation physique qu’impliquent de tels rôles. Et le public ? Aux États-Unis, les biopics réussis sont rares et en France, on en attend toujours un. Il n’est pas question de cinéma, juste d’une version luxueuse d’un journal people − ce que sont devenus la plupart des magazines spécialisés en cinéma de l’Hexagone. Le serpent se mord la queue, et les cinéphiles se désolent… Démonstratif, sensationnaliste et peu nuancé, le biopic ne relève pas le niveau d’un cinéma populaire français que l’on souhaiterait un peu plus ambitieux.