Suite aux Printemps arabes, plusieurs films tournés lors des révolutions sont en train de nous parvenir (essentiellement des courts-métrages, parfois diffusés sur Internet, parfois créés par des collectifs, mais aussi des longs – Plus jamais peur, de Mourad ben Cheikh, sorti le 5 octobre, Tahrir, place de la libération, de Stefano Savona, présenté au Festival documentaire de Lussas). Une éclosion relayée par plusieurs festivals, Le Printemps des cinémas arabes au cinéma le Clé en septembre, Résonances au Magic à Bobigny du 3 au 8 novembre prochain, Entrevues à Belfort du 26 novembre au 4 décembre… Le Maghreb des films, qui promeut le cinéma maghrébin et franco-maghrébin, de patrimoine et contemporain, débute sa 4ième édition le 16 octobre à Paris (aux Trois Luxembourg, à l’Institut du Monde Arabe et au Forum des images) et le 21 octobre en périphérie et en province.
La Tunisie sera à l’honneur, avec des films résultant de la révolution dite du Jasmin (notamment des extraits de Digage ! Digage !, film en court de montage de Mohamed Zran) et avec deux hommages. À Selma Baccar, l’une des pionnières du cinéma tunisien qui présentera deux documentaires tournés en 2011 à la frontière libyo-tunisienne. À l’œuvre de Nacer Khémir, inspiré par le conte et la civilisation arabo andalouse. Et à Albert Semama Chikli, via deux courts métrages et des extraits d’un film perdu des années 1920 restaurés par les Archives du film du CNC.
Deuxième ligne directrice, à l’occasion du cinquantième anniversaire du 17 octobre 1961, une rétrospective d’une quinzaine de films consacrés à cet événement (dont Octobre à Paris, de Jacques Panijel, tourné clandestinement en 1961, resté invisible et qui sort en France le 19 octobre prochain), un colloque et diverses manifestations de commémoration.
Du Maroc nous seront proposés des films d’Izza Genini, consacrés à la musique marocaine dans toute sa diversité, de Moumen Smihi et trois inédits, parmi lesquels l’audacieux Sur la planche de Leïla Kilani.
Autre avant-première, l’adaptation du livre de Louis Gardel, La Baie d’Alger, par l’Algérien Merzak Allouache. D’Algérie, nous sommes particulièrement curieux de découvrir les courts-métrages de jeunes auteurs et ce qu’ils racontent de la jeunesse dans leur pays. Curieux aussi des films de collectifs de banlieues, et des films de l’homme de théâtre et réalisateur mauritanien Med Hondo auquel est donnée une carte blanche.
Pour les adeptes du cinéma arabe auquel il est bien difficile d’avoir accès, le Maghreb des films est une belle opportunité que nous vous invitons à saisir.