Farrel s’embarque sur un bateau et demande au capitaine de le laisser dans un bout du monde enneigé. Il veut revenir dans son village natal, retrouver sa famille qu’il n’a pas vue depuis des années. Son père l’accueille froidement, ne comprend pas pourquoi il revient ; sa sœur, au comportement étrange, avec distance ; sa mère alitée ne le reconnaît pas. Les plans sont (très) longs, les cadres travaillés. Nous y voyons Farrel boire, manger, marcher, sa silhouette traversant le plan qui dure après son départ, se perdant dans l’immensité du paysage. Les dialogues sont quasi absents, c’est l’échelle des plans, leur longueur, la composition du cadre qui comptent. On pense à Tsai Ming Liang et Kaurismäki, mais si dans Liverpool l’image est belle, les personnages semblent n’être que des figures inscrites dans un décor, manquent d’une épaisseur qui rendrait les images au service de quelque chose d’humain et d’intéressant.