L’acteur américain Philip Seymour Hoffman a été retrouvé mort aujourd’hui dans son appartement new yorkais. Il avait 46 ans. Une enquête est en cours pour déterminer les causes du décès, apparemment lié à une overdose.
Figure du cinéma indépendant américain de la fin des années 1990 (notamment chez Todd Solondz et David Mamet), Hoffman a été révélé au grand public grâce à ses collaborations avec Paul Thomas Anderson, qui le fera tourner à quatre reprises (Boogie Nights en 1997, Magnolia en 1999, Punch-Drunk Love en 2002 et The Master en 2012). Il alterne dès lors grosses productions calibrées pour le box office (Dragon rouge, Mission : Impossible III, Hunger Games : L’Embrasement), projets prestigieux potentiellement oscarisables (Le Talentueux Mr Ripley, Retour à Cold Mountain, La Guerre selon Charlie Wilson) et collaborations avec des réalisateurs de renom (Spike Lee pour La 25e Heure, Sidney Lumet pour 7h58 ce samedi-là) tout en continuant à apparaître dans les films plus fragiles de jeunes cinéastes américains et en se distinguant dans de nombreuses productions théâtrales à Broadway. En 2005, il remporte l’Oscar du meilleur acteur pour son interprétation de Truman Capote dans le film homonyme de Bennett Miller.
Comédien parfois un peu cabot mais dénué de toute vanité, Philip Seymour Hoffman n’hésitait pas à s’enlaidir pour ses rôles, cherchant dans chacune de ses interprétations le supplément d’âme pouvant porter son personnage au-delà des conventions hollywoodiennes. Ses anti-héros attachants, chez Paul Thomas Anderson ou dans des films plus mineurs comme Et plus si affinités (1998), faisaient de lui une figure atypique et immédiatement identifiable du cinéma américain contemporain. On regrettera sa voix et sa silhouette de nounours fatigué, toujours capable de nous surprendre.