Alors qu’Olivier Père – qui a dirigé le festival lors des trois dernières éditions – n’hésitait pas à mettre en avant du cinéma de genre ou des gestes cinématographiques radicaux en compétition (voir en ce moment en salles les passionnantes Chansons populaires de Nicolás Pereda, présentées l’année dernière, ou encore Leviathan qui sort le 28 août), on se demandait – avec une petite pointe d’inquiétude – quelles allaient être les orientations de la nouvelle direction artistique emmenée par Carlo Chatrian. L’alléchante programmation 2013 a vite transformé notre appréhension en impatience, et confirmé que l’appétence pour un cinéma exigeant semble être solidement ancrée dans l’ADN du festival suisse, qui fête cette année sa 66ème édition. Première décision pleine de panache, la nomination du réalisateur philippin Lav Diaz – dont les œuvres hors-normes, qui dépassent régulièrement la barre des 5h, sont adulées par les cinéphiles – comme président du Jury. Celui-ci aura la tâche de remettre le fameux Léopard d’Or sur la Piazza Grande – le centre emblématique du festival sur laquelle se tiennent chaque soir des projections en plein air – à l’un des films en compétitions. Parmi ceux-ci, on attend particulièrement les dernières livrées de grands cinéastes asiatiques (Hong Sangsoo, Kiyoshi Kurosawa, Shinji Aoyama), de têtes de files du cinéma d’auteur européen (Corneliu Porumboiu, Albert Serra, Claire Simon) ou encore de jeunes pousses en devenir (Guillaume Brac et le tandem Hélène Cattet/Bruno Forzani dont le premier film Amer a marqué nos mémoires). À noter également, entre autres réjouissances, des rétrospectives de George Cukor et de Werner Herzog. Rendez-vous dans quelques semaines avec notre compte-rendu, en espérant que les films seront à la hauteur de nos attentes.