La troisième édition du « Maghreb des films » commence ce vendredi 5 novembre, à Paris aux Trois Luxembourg d’abord (jusqu’au 16 novembre), puis en banlieue parisienne et en province. Précieuse occasion de découvrir une production maghrébine et franco-maghrébine dynamique mais malheureusement peu diffusée en France.
Au programme, un coup de projecteur sur le cinéma marocain, aujourd’hui plus prolifique que celui d’Algérie ou de Tunisie, grâce notamment au volontarisme du Centre de la Cinématographie Marocaine. Un voyage de la tradition à la modernité nous sera proposé, à travers des auteurs confirmés (Daoud Aoulad Syad – La Mosquée ; Hassan Benjelloun – Les Oubliés de l’histoire…) et des cinéastes d’une jeune et prometteuse génération (Hicham Ayouch par exemple, dont le premier film, Fissures, respire la sincérité, l’audace et le désir de s’affranchir de certains codes).
L’Algérie produit moins de films que dans sa période cinématographiquement florissante, les années 1970. Nous n’en sommes que plus curieux de découvrir la première comédie musicale créée dans ce pays, Essaha (Dahmane Ouzid). Ce dernier sera surtout présent à travers les portraits d’Alger dressés dans divers films, algériens (Rome plutôt que vous, Tariq Teguia ; Hassan Terro, Mohammed Lakhdar Hamina ; Bab El Oued City, Merzak Allouache ; La Bataille d’Alger, Gillo Pontecorvo…) ou français (Alger et les frères Lumière ; Le Bled, Jean Renoir ; Pépé le Moko, Julien Duvivier…).
Un hommage sera rendu à l’Algérien Malek Bensmaïl, dont les documentaires (Aliénations, Le Grand Jeu, La Chine est encore loin…) explorent l’histoire de son pays et qui viendra présenter son dernier opus, diffusé à la télévision au moment de la sortie de Hors-la-Loi de Rachid Bouchareb, Guerres secrètes du FLN en France. Autre hommage, celui rendu à Philippe Faucon, né au Maroc et qui, des Étrangers à Dans la vie, s’interroge sur la place des immigrés en France, sur la guerre d’Algérie avec La Trahison, et qui nous dévoilera sans doute quelques extraits de son prochain film, Un fils perdu.
Ouverte à tous les genres (documentaires, comédies populaires, drames…), la programmation du Maghreb des films, riche d’environ 80 titres, nous fera aussi découvrir des téléfilms en avant-premières (Tata Bakhta de Merzak Allouache, Ceux qui aiment la France d’Ariane Ascaride, Aïcha, Job à tout prix de Yamina Benguigui…), des films sur la littérature (Rachid Boudjedra, itinéraire d’un écrivain), la cuisine (La Cuisine en héritage), la musique (L’Art du Mezoued), et des films d’écoles de cinéma (Ateliers Varan, Faculté polydisciplinaire de Ouarzazate, Kaïna Cinéma…).
En partenariat avec l’association « Génériques » se tiendra, les 15 et 16 novembre à la Maison des ensembles, un colloque sur le thème « Images et représentations des Maghrébins dans le cinéma en France 1930 – 1970 », animé par des chercheurs et des professionnels (acteurs, réalisateurs, exploitants, programmateurs…) avec lesquels le public sera invité à échanger.
À noter, enfin, la présence de bon nombre de réalisateurs qui viendront présenter leurs films, en soirée, aux Trois Luxembourg (Philippe Faucon, Malek Bensmaïl, Daoud Aoulad Syad, Yamina Benguigui, Merzak Allouache, Ariane Ascaride, Hassan Benjelloun, Hicham Ayouch).
Nous vous invitons donc chaudement à découvrir ce riche programme, dont nous vous ferons bientôt un compte rendu.