Lors des dernières Rencontres Internationales de Cinéma à Paris qui se sont tenues du 1er au 10 juillet dernier, vingt films se sont affrontés pour décrocher le Prix de la presse, le Prix du public et le Prix de l’avenir.
Si la programmation nous a permis de découvrir les derniers joyaux d’Alexandre Sokourov et d’Alain Guiraudie, les films récompensés étaient essentiellement des premiers long-métrages. Le Prix de la Presse fut remis à Georgina Garcia Riedel pour son film How the Garcia Girls Spent Their Summer, sorte de Sex in the City aseptisé sans réelle audace formelle. Le vote du public, qui avait si justement récompensé Quand la mer monte l’année dernière, a consacré Watermarks, davantage reportage télé que documentaire sur le parcours de quelques anciennes nageuses juives et autrichiennes, exilées de leur pays depuis 1938. Seul le Prix de l’Avenir, décerné par un jury composé de 13 étudiants en cinéma et présidé par le réalisateur Jean-Jacques Zilbermann, aura su faire preuve d’un peu plus d’audace en récompensant l’onirique Ronde de nuit du cinéaste argentin Edgardo Cozarinsky. La sélection du festival regorgeait de quelques perles dont on ne sait encore s’ils auront la chance d’être distribués sur le territoire français. Ainsi, Adam & Paul de Lenny Abrahamson (Irlande), This Charming Girl de Lee Yoon-Ki (Corée du Sud) ou encore le plus convenu Beautiful City d’Asghar Farhadi (Iran) ont vivement retenu l’attention du public et des professionnels. Si le festival s’est parfois embarrassé de films ampoulés, comme Odessa… Odessa! de Michale Bonagim (sortie le 17 août), Le Rivage des murmures de Margarida Cardoso (Portugal) ou encore le pathétique Pour les vivants et pour les morts du Finlandais Kari Paljakka (la rencontre inattendue entre La Chambre du fils et une publicité Ikéa), les sélectionneurs ont pris le risque de diffuser quelques ovnis qui ont considérablement divisé le public et la presse : entre Silenzio de Christian Merlhiot, vidéo « expérimentale » d’une laideur rarement assumée, et Home Sweet Home de Nils De Coster (amis du douzième degré, bonjour), la 11ème édition des Rencontres Internationales de Cinéma à Paris a parfaitement rempli son rôle. Loin du strass et des paillettes, seul le cinéma sous toutes ses coutures avait ici le droit de cité.