Critikat connaît en ce début d’année 2019 de nombreux changements, avec le départ de Clément Graminiès, fondateur de la revue et rédacteur en chef depuis ses débuts, et la refonte de la formule éditoriale et de notre site internet. Aux traditionnelles publications hebdomadaires (critiques, interviews, comptes rendus de festival…) s’ajouteront désormais dans le cadre de mises en ligne mensuelles des dossiers et textes consacrés à des films, thèmes, cinéastes ou questions qui nous passionnent. La revue jouera ainsi sur deux vitesses : celle de l’actualité et celle de notre actualité, en prenant de la distance pour proposer une lecture davantage transversale des formes cinématographiques. Cette nouvelle mouture nous permettra par ailleurs d’investir les possibilités qu’offre une plateforme numérique comme la nôtre. Dans les semaines et mois à venir, notre offre éditoriale s’enrichira ainsi de formats vidéo et audio pour proposer d’autres manières de parler des films. Dans cette perspective, nous aurons également à cœur de nous pencher sur les mutations des formes périphériques au cinéma – séries, images numériques, jeux vidéo ou réflexions sur le mash-up : la revue va s’ouvrir à d’autres horizons et objets d’étude.
Notre souhait, en somme, est que Critikat prenne une forme modestement laborantine et collective (la revue, on le rappelle, repose sur une structure associative et ne comprend que des rédacteurs bénévoles) pour nourrir une approche à la fois exigeante et ouverte de la critique. Cette diversité se retrouve déjà dans les textes mis en avant pour le lancement de cette nouvelle formule, avec un dossier sur Clint Eastwood à l’occasion de la sortie de La Mule, un retour sur l’exposition Renoir père et fils au Musée d’Orsay, un texte consacré au cinéma de Bi Gan, dont sortira le 30 janvier le deuxième film, Un grand voyage vers la nuit, une critique de Bandersnatch, l’épisode interactif de la série Black Mirror disponible sur Netflix, et enfin une analyse du premier film de Hayao Miyazaki, Le Château de Cagliostro. Au moment où Critikat s’apprête à ouvrir un nouveau chapitre de son histoire, je tiens enfin, au nom de l’ensemble de l’équipe, à vivement remercier Clément Graminiès pour la confiance qu’il nous accorde et à rendre hommage au travail impressionnant qu’il a accompli pendant quatorze ans. C’est grâce à lui que la revue peut aujourd’hui trouver un nouvel élan et perpétuer sa mission d’origine : proposer un éclairage pédagogue et précis sur le cinéma.