Les Jeux Olympiques de Pékin ont donc commencé, et la cérémonie d’ouverture fut à la hauteur des espérances : grandiose, flamboyante et imposante. À l’image que la Chine souhaite renvoyer d’elle en somme, celle d’une superpuissance économique et culturelle en marche que rien ne peut arrêter. Zhang Yimou était le metteur en scène tout désigné pour déployer à la face du monde toute cette grandeur éblouissante, c’était déjà le sujet de son film Hero, où tous les moyens artistiques et technologiques étaient mis en œuvre pour justifier l’unité du pays et son intérêt patriotique. Pour ceux qui se souviennent des premiers films de l’acteur-réalisateur avec son ex-compagne Gong Li, alors toujours en lutte contre la censure, c’est une bien curieuse évolution de le voir aujourd’hui devenir le cinéaste officiel de la cause gouvernementale. Comme si le ralliement à la toute-puissance chinoise suffisait à faire baisser toutes les gardes idéologiques et les résistances artistiques, tel un rouleau compresseur auquel personne ne peut résister comme tentent de le prouver toutes les médailles d’or qui s’empilent déjà à leur palmarès sportif. Espérons qu’il restera quelqu’un pour en filmer le revers…