D’abord considéré comme péjoratif, le terme geek est vite devenu l’étendard d’une culture qui revendique ses références « régressives » et dont les adeptes sont caractérisés par un fétichisme un peu borné mais aussi une certaine exigence. S’infiltrant à Hollywood sous forme de projets très spécifiques (Lord of the Rings, Matrix, la nouvelle trilogie Star Wars) elle a fini par y intégrer ses codes, renouvelant les franchises lucratives de l’industrie du rêve. En résultent cet été une poignée de projets assez improbables qui rompent enfin avec le formatage des sempiternelles suites à rallonge (l’année dernière, pas moins de quatre opus n°3 sont sortis entre mai et août). De la résurrection inespérée d’Indiana Jones aux interconnexions directes entre deux films Marvel distincts (Iron Man et Hulk) en passant par les délires imprégnés du manga et des jeux vidéo de Speed Racer et en attendant le prochain Batman (dont le nom ne figure même pas dans le titre) qui axe toute sa campagne promotionnelle sur la noirceur du film, les millions de dollars soufflent enfin vers un peu d’audace, brisant la monotonie des impératifs grand public. Pour l’instant le bilan est plutôt réjouissant (si l’on excepte Wanted et Hancock). Convergence de bons éléments ou effet positif du geekisme ? Nous verrons bien…