Minuit, l’heure du crime sur la croisette : les festivaliers diversement empingouinés, attendent le départ du public d’Inglourious Basterds pour investir la salle du palais des festivals. Au menu, le nouveau film de Sam Spider-Man Raimi, Drag Me to Hell. Pour le coup, il s’agit plus de Sam Evil Dead Raimi qui, souriant comme un sale gosse content de sa mauvaise blague, s’est avancé dans les travées du palais des festivals, pour y présenter un film d’horreur pur et dur – ce qui est déjà un événement en soi.
Au vu du film, on comprend l’air de contentement du metteur en scène : une jeune se retrouve pourchassée par un démon, qui va la tourmenter terriblement, pour finir par dévorer son âme au matin du quatrième jour – à moins qu’elle ne trouve le moyen de contrer la malédiction qui lui a été jetée. Pour qui se souvient de l’hystérie de mise en scène de la saga Evil Dead, le style de Sam Raimi est immédiatement reconnaissable. Les connaisseurs des seuls Spider-Man, quant à eux, seront plus déboussolés. Raimi semble revenu à ses premières amours : les gags cartoons hystériques assaisonnés d’un script horrifique au rythme soutenu. Et le film tient ses promesses – ce qui n’a pas manqué de réjouir les amateurs du Sam Raimi bis (dont votre serviteur) au détriment des festivaliers moins au fait des codes et des plaisirs du genre. En sera-t-il de Sam Raimi comme de Peter Jackson ? Serait-il un réalisateur schizophrène ? En tous les cas, le Dr Sam Jekyll-Raimi de Spider-Man semble avoir été éclipsé par le Mr Sam Hyde-Raimi, pour le plus grand plaisir des fans de la première heure.