Dure journée pour le jeune réalisateur Chris Chong Chan Fui présenté en fin de Quinzaine des réalisateurs devant les regards de cinéphiles boulimiques, pour la plupart venus sans même savoir de quoi il retournait, durant l’heure et quart que dure Karaoke.
Cas relativement rare, sinon unique : la vision du film n’aura pas vraiment renseigné ces gourmands spectateurs, tant est diffuse l’intrigue sur laquelle est bâti Karaoke. La mise en scène souffre d’ailleurs du même manque de précision : plans inutiles, trop longs, trop didactiques, mal cadrés, ou même parfois avec le point fait pendant la durée de la séquence. Chris Chong Chan Fui, artiste à la palette multiple, tâtonne visiblement avec ces débuts de cinéaste. Qu’il soit, ou non, un talent en devenir, on ne peut cependant que compatir à la scène vécue par le réalisateur lors de la projection de son film, alors que la scène la plus importante de son héros a été accueillie par des rires narquois. Certes, confiait-il à une collègue lors de la présentation de son film, cette scène est voulue comme comique – mais l’éloignement du public de Cannes vis-à-vis de la symbolique et des problématiques développées par le réalisateur malaisien donne une tout autre saveur à ces rires…