Étrange et inattendue rencontre que celle de Suwa et de Girardot – même si, après tout, il s’agit du sujet du film. Nina et Yuki sont deux jeunes filles, les meilleures amies du monde. Lorsque la mère de la petite franco-japonaise décide de divorcer pour retourner au Japon, les deux petites filles décident de tout tenter pour éviter la séparation, des plus innocents subterfuges jusqu’à une fugue qui se révélera pleine de surprises. Du titre jusqu’au contenu, Yuki et Nina est un dialogue : les deux héroïnes, l’Europe et l’Asie, les deux parents aux caractères antithétiques… Surprenant et gracile, Yuki et Nina oscille entre une peinture attendue de l’enfance, juste mais sans réelle surprise, et un discours sur l’illusion, le faux-semblant d’une remarquable subtilité et à la poésie visuelle d’une rare intelligence, qui constitue une très belle surprise et un retour en douceur pour le réal du beau M/Other.