Samedi 25 mai – Rue Jean Jaurès, vers 20h15
Lors du festival de Cannes, les opérateurs de téléphonie mobile font fortune ; une compagnie bien connue en est d’ailleurs un important sponsor. Le clavier de smartphone règne en maître : donner un rendez-vous ou son impression sur un film, dire où l’on se trouve ou vers où se dirige-t-on, récupérer les clefs de l’appartement, faire baver un copain resté à Paris que le dernier James Gray va commencer, et bien sûr live twitter pour crâner parce qu’on a croisé Éric Cantona ou le gagnant de l’émission Top Chef. Éprouvant à bien des égards, la durée du séjour donne lieu à un étrange mal : l’atrophie et le gonflement du pouce. Je reviens justement de la Croisette pour étayer ma petite enquête. Nul besoin de regarder si les accréditations pendent au cou pour savoir s’il s’agit d’un festivalier, un coup d’œil sur les mains suffit. Certains cas présentent des disproportions effrayantes – une journaliste m’a dit qu’il lui a fallu un matin élargir le bout de sa manche pour pouvoir enfiler son pull. Pour ma part, si je suis atteint, la gravité du mal n’est pas trop préoccupante.