Après leur premier long métrage, Je préfère qu’on reste amis, avec déjà Jean-Paul Rouve, Éric Toledano et Olivier Nakache partent à la recherche de leur jeunesse perdue en filmant une jolie colonie de vacances. Sans avoir la prétention de vouloir renouveler le genre de la comédie en France, Nos jours heureux joue sur la bonne nostalgie, les bons sentiments, les bons mots avec en prime de bons comédiens, grands comme petits.
Les vacances sont déjà là: Vincent (Jean-Paul Rouve) attend les nouveaux animateurs et les enfants sur le quai d’une gare, Paris. De gros plans en plans très rapprochés, la scène de départ travaille les angoisses de chacun, mettant en évidence cette première solitude et la question existentielle (finalement, est-ce que tout va bien se passer?) avant le grand saut. Frénésie dans le cadre et ironie dans les dialogues pour présenter tous les protagonistes de l’histoire. Le train démarre, le récit aussi, les bons mots fusent et le spectateur s’amuse forcément des anecdotes qui lui rappellent ses propres vacances. Les personnages sont dépeints à point et, frôlant la caricature, s’en échappent toujours grâce à la justesse de jeu de Marilou Berry, Joséphine de Meaux (une Sylvie Testud en puissance), Omar Sy, Guillaume Cyr et bien sûr les enfants. Le rythme est soutenu jusqu’à la séparation finale, aucun enjeu (psychologique par exemple) ne vient entraver le quotidien qui tend à la banalité (amoureuse notamment) passées trente minutes. Ainsi pas de prise de risque, et encore moins filmique, malgré quelques plans burlesques rocambolesques comme ceux qui mettent en fond d’image ce gamin avec sa valise, gamin qui veut s’échapper à tout prix de la colonie mais surtout et avant tout, qui désire décamper du cadre, se faufiler hors champ! Dommage que la comédie française ne joue pas plus généreusement sur la mise en scène pour réfléchir, et les dialogues et le scénario.
Enfin, et pour ceux qui aimeraient poursuivre leur découverte de la colonie de vacances au cinéma, un conseil, prenez le temps, après avoir vu Nos jours heureux, d’aller revoir La Meilleure Façon de marcher de Claude Miller avec Patrick Bouchitey et Patrick Dewaere, fous rires, bouleversements, émotions, grands très grands acteurs garantis pour une visite hallucinée au cœur d’un été 1960 (merci Jean-François Davy).