« J’ai vu un film… enfin, euh… un documentaire… » Voici le genre d’hésitation que l’on entend souvent, appelons ça le persistant « malentendu documentaire ». La langue de ceux qui se rendront à cette 33e édition de Cinéma du Réel ne pourra plus se permettre de fourcher : ils auront fait l’expérience d’une écriture de la complexité du monde et de l’imaginaire des cinéastes. Bref, ils n’auront pas vu des documentaires, ils seront allés, tout simplement, au Cinéma (du Réel). Depuis la semaine dernière, vous pouvez consulter un dossier consacré à Andrei Ujică, dont l’atelier (le 27 mars à 15h) – en sa présence – autour de sa trilogie s’annonce passionnant. Mais ce sera seulement l’un des très nombreux moments forts du festival… Cette semaine, un entretien avec Javier Packer-Comyn, directeur artistique de Cinéma du Réel, entame la réflexion sur le cinéma documentaire, tout en dressant les grandes lignes de la programmation : sélections, rétrospectives, projections spéciales, ateliers, rencontres et ciné-concerts. Depuis plusieurs années, Critikat éprouve une proximité avec cette manifestation, notamment par la convergence de vue sur des questions cinématographiques tout à fait essentielles d’éthique de la représentation et du regard, aussi bien celui des cinéastes que des spectateurs. Aussi que le cinéma – art politique au sens noble, c’est-à-dire à l’écoute des affaires de la Cité – est utile pour interroger notre état de présence au monde. C’est notamment pour cette raison que le partenariat qui nous unit à Cinéma du Réel s’accompagnera cette année d’une table ronde, le 2 avril au Centre Pompidou, intitulée « Sur les pistes du documentaire ». Un article publié dans la rubrique Hors-Champ expose cet événement que nous sommes heureux d’organiser et animer, en la présence de Luc Moullet, Mariana Otero, Claire Simon et Mehran Tamadon.