Rendez-vous annuel bien établi, le festival Côté court proposera entre compétitions, rétrospectives et événements une programmation très riche pour sa 19e édition.
Il est certain que la compétition fiction est un poste d’observation du jeune cinéma français, le court faisant souvent office de strapontin. C’est le cas de Mikhaël Hers, présent ces deux dernières années à Pantin avec Primrose Hill puis le superbe Montparnasse, ayant tourné depuis son premier long métrage. Patric Chiha, qui avait présenté Home en 2007, a trouvé cette année le chemin de la distribution en salle avec Domaine, un premier long très convaincant. On sera donc attentif pour cette 19e édition afin de débusquer pépites, trouvailles et espoirs. On guettera par exemple avec curiosité le passage de deux comédiens à la réalisation : Grégoire Colin (La Baie du renard) et Louis Garrel (Petit tailleur). La compétition expérimental-essai-art vidéo a pour habitude de bousculer le langage cinématographique, elle avait l’an dernier réservé de belle découvertes et des propositions parfois passionnantes. Enfin le panorama Côté court fait se rencontrer de nombreuses formes d’expression, du documentaire à l’animation, en passant par l’expérimental et la fiction.
Autour des compétitions se déploie une belle programmation, notamment la rétrospective « Du corps à l’image » qui s’attachera à une mise en perspective, non exhaustive (comment pourrait-on l’être), des figurations du corps au cinéma : la maladie, le désir, l’enfance, la danse figurent, entre autres, parmi les 19 programmes thématiques où l’on retrouvera classiques (dont Zéro de conduite de Jean Vigo) et raretés, cinéastes majeurs (Rozier, Guitry, Pollet, Godard…) et découvertes. Côté court est aussi attaché au fait de mettre en présence le cinéma, en faire un art vivant ; les invités, rencontres et débats seront ainsi nombreux. C’est devenu une tradition, la musique s’invite également pour des croisements fertiles de l’image et du son lors des soirées « double bande ». Déjà présent en 2009, Charlemagne Palestine rempile cette année, avec aussi la présence de Farewell Poetry et de Melissa Cascarino. Performances, lectures, tables rondes et exposition viennent compléter un programme très dense. Dix jours de festival ne seront pas de trop.