Réalisé par un ancien assistant de Bong Joon-ho (c’est l’argument de vente principal du film), Sleep est l’unique série B de la sélection de la Semaine de la Critique. Un jeune couple modèle s’y trouve confronté à d’inquiétantes crises de somnambulisme du mari. Le pitch est aussi simple que la finalité du film : le frisson, et rien d’autre. Si quelques travellings léchés révélant les angles morts de l’appartement permettent un temps de faire illusion, ce rollercoaster de chambre ne tient finalement pas sa maigre promesse.
Capitalisant sur un crescendo horrifique et une descente aux enfers, Jason Yu empile les scènes d’angoisse aux effets grossiers (surmixage du moindre son, musique assourdissante pour habiller des plans vides, etc.) dignes d’un film anonyme de plateforme. Seules quelques saillies comiques (le zèle d’une exorciste, le lancer d’une boîte de médicaments sur le front d’un médecin) surnagent de cet objet formaté, jusqu’à une longue scène finale en forme de clou du spectacle, ni surprenante, ni vraiment glaçante. Ne reste qu’un seul mystère une fois les lumières rallumées : celui de la présence de Sleep à Cannes.