Ossessione, Le facteur sonne toujours deux fois, sans même avoir lu le livre de Cain, nous connaissons désormais l’histoire par cœur. Nul besoin donc de vous la raconter si ce n’est qu’ici les deux amants n’auront pas à tuer le mari de madame. Plusieurs fois on a essayé de nous jouer le coup de la renaissance du cinéma allemand, mais hélas il s’agit plus de quelques surprises par-ci par-là que d’une réelle tendance. À moins que ceux qui sont censés représenter ce renouveau ne se révèlent décevants. En voilà un : Christian Petzold, Ours d’argent à la Berlinale 2007 pour Yella, nous propose une fiction très télévisuelle et très passe-partout. Rien de spécial n’est à relever si ce n’est l’idée de faire jouer le rôle du mari par un Turc émigré, quoique ce filon ne soit exploité qu’à moitié. Pour le reste, aucune tension dramatique à signaler alors qu’il s’agit quand même de l’un des ressorts les plus attirants de l’histoire. Le hors-champ étant pratiquement absent, nous sommes bien obligés de nous accrocher à ce ménage à trois et à l’austérité qui les entoure : une route de campagne qui relie les deux maisons des personnages. Rien d’extrêmement gratifiant!