Les rumeurs couraient depuis la publication le mois dernier de concept-arts autour de l’univers d’Alien par Neill Blomkamp. C’est désormais officiel, il y aura bien un véritable nouvel opus canonique à cet édifice majeur du cinéma de science fiction, le cinquième donc, réalisé par le jeune Sud-Africain. Pas d’autres informations n’ont été données pour le moment, notamment quant à la participation de Sigourney Weaver, si ce n’est que le film sortira après Prometheus 2 de Ridley Scott.
Dix-sept ans après Alien Resurrection (les deux affreux Alien vs Predator étant déconnectés de la série, et Prometheus s’apparentant plus à un spin-off qu’à une véritable préquelle), Blomkamp va donc prendre la relève d’une saga reconnue à la fois pour sa constance et sa diversité. Avant de rentrer dans les inévitables prospectives quant à ce qu’il va bien pouvoir proposer, savoir l’auteur de District 9 aux commandes permet en tous cas de se réjouir, tant il pourrait bien trouver sa place aux côtés de ses illustres prédécesseurs.
Car Alien est une saga qui s’est construite sur le travail de jeunes réalisateurs dont le style a marqué chacune des époques qu’elle a traversées (dans une moindre mesure pour Jeunet). En 1979, Ridley Scott donnait à son chef d’œuvre Alien le 8ème passager l’ampleur d’un affrontement mythologique ancré dans une science-fiction sombre et quasi abstraite. Sept ans plus tard, James Cameron prenait la relève avec le fiévreux Aliens, le retour, un de ses meilleurs films, grand spectacle d’action dédié à l’épopée d’une Ripley guerrière. Malgré l’astucieuse suppression du folklore classique du genre (armes, vaisseaux, espace, ordinateurs…), David Fincher ratait son premier long-métrage Alien 3, mais parvenait tout de même à rendre intime un affrontement devenu désormais organique entre les deux ennemis. Enfin en 1997, le mineur Alien Resurrection de Jean-Pierre Jeunet s’inspirait d’une époque hantée par les progrès de la génétique, pour faire littéralement fusionner des deux pôles de la saga, l’icône féminine Ripley, et le phallique xénomorphe.
Avec son très plaisant District 9, Neill Blomkamp a su s’afficher en 2009 comme le possible porteur d’une science fiction actuelle et ambitieuse. Ce serait suite à l’enthousiasme provoqué par les publications de celui qui fut le petit protégé de Peter Jackson que la 20th Century Fox aurait décidé de lui confier le projet. Voilà une belle histoire que l’on a envie de croire. Et si le très conventionnel Elysium fut en deçà de ce qu’on pouvait en attendre, Chappie, qui sort le 4 mars, offrira l’occasion de préciser les espoirs ou craintes à nourrir concernant ce retour d’un des grands monstres du cinéma.