Voici l’histoire d’Alex Fayard (Benoît Magimel), jeune auteur à succès de romans noirs. Passionné par Shundei Oe, star japonaise de roman noir lui aussi, il profite de son voyage promotionnel à Kyoto pour enquêter sur cette personnalité mystérieuse qui ne se laisse pas approcher par qui que ce soit. La rencontre de la très belle geisha Tamao va l’entraîner dans un canular sans fin qui mettra à dure épreuve son arrogance.
On pense beaucoup à Chabrol pendant ce film aux allures intrigantes, bien que la mise en scène ne revendique aucun choix original à proprement parler. Au contraire, c’est dans cet esthétisme japonais un peu cliché que Schroeder trouve un tremplin pour insuffler un peu d’humour dans cette trame invraisemblable. Les intérieurs minimalistes sont parfaitement propres, les geishas impeccablement blanches et leur maquillage sans bavure. Les têtes sont coupées avec infime précision et tombent sans aucune tache de sang, telles celles des mannequins en plastique. Un décor aseptisé et une intrigue parfois un peu téléphonée ont attiré les foudres de la critique transalpine, alors que les français se montrent plus cléments en réalité, il n’y a pas vraiment de quoi faire un cas autour de ce film qui est simplement plaisant, le seul pur plaisir venant de la façon dont l’arrogance occidentale – qui trouve dans le blanc bec Magimel un très bon représentant – se fait entuber.