Le titre est éloquent : la graine de la discorde est à la fois celle qui a fécondé Veronica (Caterina Murino) et celle des plantes qui vont fleurir grâce à l’effet des fertilisants vendus par son mari Mario (Alessandro Gassman). La seule qui soit ravie est la mère de Veronica, qui n’a pas cessé de lui tourner autour pour qu’ils aient un bébé. Il ne reste plus qu’à savoir qui est le père puisque Mario se découvre stérile…
Et si c’était le meilleur film italien en compétition ? Bien sûr, le jugement hâtif se veut un peu provocateur, mais pourquoi pas : après tout, il nous offre enfin quelques moments de drôlerie assumée sans se prendre trop au sérieux comme certains de ses compétiteurs. Son esthétique kitsch et colorée vue chez Almodóvar – avec lequel Corsicato a travaillé – nous fait sourire, tout comme les belles Italiennes nous font penser aux Loren et autres Lollobrigida des comédies d’antan. Ce sont évidemment elles qui mènent le jeu face à des hommes pas toujours très futés. Le cliché du jeune couple italien est là, mais il pose avec humour des questions qui elles aussi sont devenues des clichés de la société transalpine. Veronica, cette sorte de vierge parodiée qui se voit déjà dans l’annonciation, nous fait penser en marge à tous les débats sur la fécondation artificielle qui s’enflamment en Italie. Il Seme della Discordia confronte avec légèreté les archaïsmes d’un monde avec l’inconscience de la modernité : ça ne gagne pas une Mostra, mais ça servira au moins d’acidulant à un Jury face aux dilemmes existentiels qui gagneront les prix.