La famille Buchman prépare le mariage de Rachel, la sage fille aînée. Sa sœur Kim (Anne Hathaway) sort pour l’occasion de l’hôpital dans lequel elle suit une cure de désintoxication toxicomane. L’enfermement dans la maison familiale pour préparer puis fêter l’heureux événement sera l’occasion de faire exploser les tensions, rappelant entre autres Festen ou Un conte de Noël. Rachel voudrait que ça soit son grand jour, la souffrante Kim, habituée à être le centre de l’attention, a du mal à céder sa place, le père fait de son mieux pour les apaiser, la mère ne cesse de fuir. Demme n’a pas fait répéter ses comédiens et a rarement refait les prises, pour obtenir le plus de spontanéité possible, approcher ses acteurs-personnages d’une façon qu’il dit presque documentaire. La caméra portée à l’épaule suit les mouvements et émotions des êtres. On est donc constamment au cœur des tensions, derrière lesquelles on sent un drame inguérissable, et qui ne s’arrêtent que le temps d’un gospel ou d’une danse indienne, lors du mariage, longue pause de joie, de couleurs et d’exotisme, respiration bienvenue qui souligne par contraste la pesanteur qui l’entoure. Sans être vraiment novateur, Rachel Getting Married est un film cohérent, qui nous immerge dans les blessures et la complexité des relations entre des personnages crédibles et justes.