Les premières images de Mourir comme un homme peuvent surprendre : dans une jungle sombre, une escouade d’hommes armés entreprend un assaut sur un objectif inconnu – une expédition dont à la fois le déroulement et l’objectif seront des plus inattendus. Doit-on attendre de Mourir comme un homme un récit mâle et guerrier, exaltant l’héroïsme et la prouesse guerrière?
Loin de là – même si le personnage principal de Mourir comme un homme, Tonia, ne manque aucunement d’héroïsme. Tonia est un artiste vieillissant de spectacle de travesti, en butte aux aléas de sa relation avec Rosario, un jeune drogué, et qui surtout s’interroge sur l’opportunité de l’opération de transsexualité. Car au fond de lui, Tonia persiste à douter de son genre. Alliant filmage purement expérimental (avec notamment une utilisation des filtres des plus délurées), chronique sociale sur le milieu transsexuel interpellant fortement le monde de Pedro Almodóvar, et slalom entre réalisme et surréalisme, Mourir comme un homme déroute certainement, à la fois par ses défauts et par son audace. Mosaïque tragi-comique chaotique et disparate, le film se révèle finalement plutôt convaincant.