Le dernier film de Pupi Avati revient vers les reconstitutions qui lui ont réussi auparavant. Nous sommes en 1938 à Bologne où une jeune adolescente Giovanna Casali (Alba Rohrwacher) vit avec ses parents, Michele (Silvio Orlando) et Delia (Francesca Neri). Déjà psychologiquement fragile, Giovanna nourrit un rapport fusionnel avec son père très protecteur, qui va devoir accepter que sa fille soit jugée instable afin d’échapper à la prison pour le meurtre de sa copine de classe. La guerre arrive, mais les années d’internat ne passent pas sans que Michele n’aille voir sa fille, pendant que Delia s’éloigne de cette famille dans laquelle elle ne s’est jamais sentie accomplie. Ce n’est qu’en 1953 que le cocon se recomposera pour affronter ensemble les difficultés de l’après-guerre.
Avati n’est plus tout jeune et ses films commencent un peu trop à se ressembler, sans que l’on puisse pour autant les juger mauvais. Tout est de bonne facture, notamment la belle performance du couple Rohrwacher-Orlando qui parvient à rendre l’idée d’une relation quasi maladive. En dehors de cela, l’histoire état principalement celle des personnages, il ne reste pas grand-chose à relever du point de vue de la réalisation si ce n’est qu’elle est très classique. Certes, le contexte historique est là pour compléter le cadre d’une certaine rigidité des mœurs, mais hormis les positions politiques de certains personnages secondaires, la guerre n’est qu’une affaire de dates en surimpression. C’est toujours la même expression frustrante qui vient à la bouche : « Ni bon, ni mauvais ».