À Rio de Janeiro, dans le quartier de Barra da Tijuca, une bande de jeunes lycéennes s’émoustillent par des histoires et des jeux autour des crimes (réels) d’un tueur en série qui sévit dans le quartier. Lorsqu’elles découvrent elles-mêmes le cadavre d’une victime, l’une d’entre elles, Bia, se trouve un certain goût pour le sang… Dès son générique en très grosses lettres, Mate-Me por Favor force la porte du film de genre avec un peu trop de volontarisme pour convaincre d’une sincérité totale vis-à-vis de celui-ci. La description d’une faune lycéenne bourrée d’hormones, les allusions mêlant sexe et meurtre chez les filles clignent ouvertement de l’œil au slasher. Des séquences de cérémonies religieuses clinquantes rappellent Carrie de De Palma. Plus loin, la piste vampirique chez Bia est titillée en quelques clairs-obscurs et coulées d’hémoglobine, avant qu’on ne finisse par invoquer le film de zombie dans ces plans de terrains déserts infestés d’ados errants… La réalisatrice semble faire feu de tout bois et de toutes images (jusqu’à faire mimer un clip façon MTV dans la cour du lycée) pour conférer à son film une étrangeté se cherchant une portée théorique : le désir de sexe et de mort associé à la puberté, la contamination du mal à la faveur des nouvelles images (merci les réseaux sociaux)… Mais l’intention de l’auteur tend à déborder le résultat, si bien qu’un plan sur deux s’apparente à une réclame vantant cette intention, basée sur des thèmes déjà explorés qui frôlent ici un académisme déguisé. De l’étrangeté qui pourrait échapper à ce tape-à-l’œil, on retient les apparitions du grand frère de Bia, parfois pris de transe tandis que sur son ordinateur il cherche des traces qu’on ne saisit pas tout à fait. C’est maigre.