Saison privilégiée du documentaire, l’été compte deux rendez-vous majeurs de ce cinéma aussi florissant que novateur : le Festival international du documentaire de Marseille, qui s’est tenu du 6 au 11 juillet dernier, et les États généraux du film documentaire à Lussas, du 21 au 27 août prochain. Tandis que cette 23e édition du festival ardéchois fera la part belle à deux traditions documentaires, celle de l’Italie et de la Tchécoslovaquie, et à leurs récents bouleversements – on attend avec beaucoup d’intérêt le film de Stefano Savona, Tahrir, tourné en Égypte pendant le printemps arabe et présenté en ouverture du festival, la 22e édition du FID explore les frontières du documentaire en alignant une programmation impeccable. Celle-ci regarde aux deux extrémités du monde : du côté des rêves américains brisés, que décortiquent Arnaud des Pallières avec Poussières d’Amérique et Lech Kowalski avec The End of the World Begins with One Lie, et du côté d’une histoire politique d’un cinéma japonais, celui de Masao Adachi, tombé dans l’oubli et heureusement redécouvert par des cinéastes inspirés, Philippe Grandrieux et Éric Baudelaire. D’écritures expérimentales en portraits iconoclastes, de fables modernes en rituels chamaniques, les films présentés en compétition et dans la section « Écrans parallèles » constituent autant de regards sur le monde présent et passé. Outre la présence remarquée de quelques éternels bourlingueurs – dont Jonas Mekas, et la découverte de nouveaux talents à l’occasion de la troisième édition du FIDLab, le FID témoigne plus que jamais de l’être-là du cinéma documentaire.